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Cédric Maffre, professeur au sein de la Classe UPE2A où sont arrivés recemment Katarina et Yuri, jeunes ukrainiens ayant fui la guerre. Cours de français assuré par Cédric Maffre.
CAMILLE MILLERAND/DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

L’éducation nationale se met en ordre de marche pour accueillir les enfants d’Ukraine

Par  et  (Strasbourg, correspondance)
Publié le 16 mars 2022 à 21h13, modifié le 17 mars 2022 à 10h20

Temps de Lecture 6 min.

Des sourires, des regards, des paroles appuyées par des gestes ou des illustrations… Les enseignants savent bien qu’accueillir dans leur classe un élève qui ne parle pas le français – un « allophone » – passe beaucoup, au moins les premiers jours, par de la « communication non verbale ».

Pour éveiller l’attention de Yurii, 15 ans, qui fait ce mercredi 16 mars sa rentrée au lycée Paul-Valéry, dans le 12e arrondissement de Paris, Cédric Maffre, le professeur référent de l’Unité pédagogique consacrée aux élèves allophones nouvellement arrivés (une UPE2A, selon le sigle en vigueur), s’offre un « détour » par un autre levier : la musique.

Il avait prévu de faire écouter à sa classe la chanteuse Clara Luciani ; c’est d’abord du rap en russe qui résonne dans la salle du troisième étage du lycée, à l’initiative de Yurii lui-même qui, tout sourire, a mis le volume sonore à fond sur son smartphone.

Enseignement renforcé du français

Le téléphone de Yurii lui permet de traduire de l’ukrainien vers le français. A Paris le 16 mars 2022.

Il y a encore quinze jours, l’adolescent ukrainien était scolarisé à Kiev, en « neuvième classe » ; l’équivalent d’un niveau à cheval entre la troisième et la seconde. Le voilà désormais intégré à la douzaine d’élèves – ukrainiens, donc, mais aussi bangladais, algérien, nigérian ou encore chinois – que compte ce dispositif qui mise sur un enseignement renforcé du français, à raison de 18 heures hebdomadaires, avant de renvoyer les élèves vers une classe ordinaire, explique M. Maffre. « Chacun fait à son rythme, progressivement, et seulement quand il se sent prêt. »

En attendant de l’être, Yurii prend ses marques, entouré de Kateryna, elle aussi arrivée d’Ukraine mais à l’automne, et de Laura, venue de Moldavie. Entre les trois adolescents russophones, les langues se délient. Pendant que le gros de la classe travaille sur un extrait de La Princesse de Clèves, le trio commente quelques clips vidéo. « Essayez de parler en français », leur répète leur professeur. C’est la règle en UPE2A. Mais elle souffre « quelques exceptions », concède-t-il en aparté, pour ce premier jour que Yurii passe au lycée.

La cohorte est « raisonnable », a affirmé Jean-Michel Blanquer

Fuyant la guerre en Ukraine, ils sont à ce jour près de 790 enfants et adolescents à être déjà scolarisés sur le sol français, selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l’éducation. La cohorte est « raisonnable », a affirmé Jean-Michel Blanquer, à l’occasion d’un déplacement, le 15 mars, dans un établissement de l’académie de Créteil. Rapporté au total de 12,4 millions d’élèves (dont 68 000 élèves allophones, toutes origines confondues), ce chiffre ne dit pas grand-chose. Mais il va « croître dans les prochains jours », a prévenu le ministre. Alors que le gouvernement anticipe toujours l’arrivée possible de 50 000 à 100 000 réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, les acteurs de l’école se mettent en ordre de marche.

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