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Education nationale

Programme du candidat Macron: pour les profs, enseigner plus pour gagner plus

Election Présidentielle 2022dossier
Dans le volet éducation de son projet de second mandat, le président-candidat veut pousser plus loin sa vision libérale, jusqu’à récompenser les profs qui feront plus d’efforts.
par Marlène Thomas
publié le 17 mars 2022 à 19h26

La couleur libérale est clairement affichée, à peine dissimulée sous le vernis d’un «changement de méthode» qui passerait par «une large concertation». L’enjeu de ce Grenelle de l’éducation bis annoncé jeudi par le candidat Macron ? «Mieux former, donner les mêmes chances à tous et faire confiance, mieux reconnaître les enseignants.» Balayant l’idée d’une revalorisation nationale uniforme (prônée par plusieurs candidats après une vingtaine d’années de décrochage salarial), elle serait conditionnée à de nouvelles missions. Remplacer des collègues absents devrait ainsi permettre de gagner davantage, tout comme le fait de s’engager dans un suivi plus individualisé des élèves.

Emmanuel Macron souhaite revaloriser «substantiellement» les rémunérations des professeurs qui sont «prêts à aller vers ces nouvelles missions», en d’autres mots s’ils acceptent de «faire plus d’efforts». Sur les 12 milliards d’euros attribués à l’éducation et à la jeunesse dans le programme, six seront fléchés pour la masse salariale. Mettant dos à dos des professeurs essorés par la pandémie, il enfonce le clou : «Vous avez des enseignants qui pendant le Covid ont été là, se sont occupés de vos enfants, ont envoyé des devoirs […]. Il y a des enseignants aussi, ça existe, qui ont disparu.»

S’appuyant sur son plan «Marseille en grand», le président sortant propose une autonomie accrue pour les établissements scolaires. Changement profond du modèle en vigueur, les directeurs auraient notamment «la possibilité de récuser des profils [de profs, ndlr] et de participer à la décision» d’en recruter d’autres. Un moyen notamment de «lutter contre l’absentéisme», mal reçu à Marseille. Cette vision se transpose aussi au lycée professionnel, où le candidat veut engager une réforme pour en faire «une voie d’excellence en s’appuyant sur le succès de l’apprentissage». Macron «assume de déréférencer des formations professionnelles qui ne sont pas suffisamment qualifiantes ou ne permettent pas de déboucher sur des emplois durables». L’éducation comme outil au service de l’économie.

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