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L’éveil des sciences dans les colos de l’association Bêta-Pi

Rencontres nationales de l'Éducation populairedossier
Comprendre l’énergie nucléaire ou la greffe des arbres fruitiers, apprendre à vivre en autonomie et en communauté: les encadrants de l’association basée dans les Deux-Sèvres proposent des séjours basés sur l’idée d’une université populaire.
par Didier Arnaud
publié le 17 mars 2022 à 22h16
(mis à jour le 17 mars 2022 à 22h16)

L’association s’appelle la Bêta-Pi, en référence à un jeu de mots de mathématiciens potaches autour de la vache. Mais le but est bien plus sérieux : promouvoir et participer à des actions d’éducation populaire afin de permettre à tous de comprendre l’environnement technique et l’état des connaissances scientifiques du moment. «On fait de la vulgarisation, explique Kim Delagarde, membre de l’association. On œuvre pour tous les publics à tout âge de la vie, mais les trois quarts de notre action sont orientés vers des enfants et des jeunes.» La Bêta-Pi est basée à Melle dans les Deux-Sèvres (l’ancien bastion de Delphine Batho et Ségolène Royal) à 65 kilomètres de Poitiers.

L’association organise des séjours d’été avec de jeunes volontaires qui encadrent des plus jeunes. «Sur le volet des colonies de vacances, on ne répétera jamais assez que les missions d’éducation populaire ont été victimes d’une dérive consumériste, détaille Kim Delagarde. La pandémie a été paradoxalement une chance pour les colos et pour nous. Il y a eu un retour de motivation des parents pour les séjours d’été, pour retrouver du collectif et proposer à leurs enfants des activités de plein air. Cela redonnait de la valeur à la proposition de base des colonies de vacances : participer à un camp de nature ou scientifique, vivre sous une tente, cuisiner, participer à des jeux…»

Casser un œuf pour faire une omelette

Les jeunes encadrants sont invités à suivre le cursus de formation du Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). «On propose un vrai lien aux animateurs tout au long de l’année. On essaie de leur transmettre l’état de nos réflexions sur certains sujets comme le genre, l’écologie, l’égalité fille garçon.» Des formations sont effectuées sur ces sujets. Plus de la moitié des animateurs sont d’anciens participants aux séjours. L’an dernier, deux d’entre eux ont fait le choix de rejoindre le conseil d’administration de l’association.

«On a pu de nouveau faire émerger l’idée d’une université populaire. Il y a une réelle envie de connaissances. Sur des sujets aussi variés que le nucléaire, la connaissance des vins, la compréhension technique de la soudure ou la greffe des arbres fruitiers… L’idée était de montrer que tout était possible et accessible. Il faut donner du pouvoir d’agir. Parfois sur des choses très simples. Par exemple : apprendre à nos enfants à cuisiner. Pour nombre d’entre eux, casser un œuf pour faire une omelette est inconnu : ils mangent à la cantine et on ne cuisine pas chez eux… C’est un gage d’autonomie de cuisiner et savoir planter un clou». Et Kim Delagarde de conclure : «Cette dimension du collectif est très présente ; en interaction avec quelqu’un, on montre qu’on peut arriver à faire des choses qu’on ne pourrait jamais arriver à faire seul.»

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