Menu
Libération
Initiative

Avec InSite, l’action est dans le pré

Rencontres nationales de l'Éducation populairedossier
Le maire du village de Termes-d’Armagnac, dans le Gers, a lancé une sorte d’Erasmus rural pour attirer et/ou retenir les jeunes, et développer les initiatives locales.
par Didier Arnaud
publié le 18 mars 2022 à 13h14

Forum Live

Du 17 au 19 mars 2022, auront lieu à Poitiers les premières Rencontres nationales de l’éducation populaire. Une réponse politique, sociale et culturelle aux enjeux de demain. «Libération» partenaire de l’événement, proposera le 18 mars à 20h30 une table ronde sur le sujet. A suivre sur notre site.

InSite est un concept «d’Erasmus rural», imaginé par Thibault Renaudin, son fondateur et délégué général. L’homme est maire de Termes-d’Armagnac, village de 200 âmes dans le Gers. Son constat de départ : dans «l’ultraruralité» il existe «un nombre incroyable de gens qui inventent des choses fantastiques, ont un sens de l’initiative, mais peu de moyens financiers. Et ils agissent dans l’anonymat, avec ce sentiment souvent juste d’être les laissés-pour-compte de la mondialisation ; de se trouver exclus des décisions qui se prennent dans notre pays. Cela génère de la fermeture sur soi, de la bêtise… Il nous faut travailler sur la valorisation de ces gens», souligne Thibault Renaudin.

Pour lui donc, le pays fourmille de volonté et d’engagement chez les jeunes. L’Erasmus rural propose ainsi à des jeunes en service civique de vivre par équipe de deux dans des villages : «On définit avec eux les besoins d’actions environnementales, sociales, patrimoniales ou culturelles, détaille Thibault Renaudin. Cela ne coûte rien aux mairies, on leur demande d’héberger des jeunes à un prix modique, on les valorise et on les met en lumière pendant six mois puis on évalue.» L’enjeu ? Transférer les compétences aux acteurs des territoires pour qu’ils puissent développer l’emploi. Au finale, 20 % des jeunes ont trouvé un travail dans la branche de leur première action. «Quand on apporte un peu d’aide en ressources humaines et financières, ces jeunes des villages, qui ont donné du temps et de l’énergie, on a envie de les garder. On fait se croiser les habitants d’un même canton, on fait en sorte qu’ils nouent des relations et trouvent des solutions aux problèmes.»

Projets culturels et spécialités culinaires

Ainsi est née l’idée des «cafés de campagne» où, le troisième jeudi de chaque mois, plus de 100 personnes se connectent. Un maire rural porte un projet culturel qui est discuté par le groupe, on découvre des spécialités culinaires… Le tout «dans un état d’esprit de bienveillance et de gentillesse. On veut créer des ponts», appuie le maire de Termes-d’Armagnac, qui souhaite «renforcer ces dynamiques» et constate par ailleurs un retour vers la ruralité.

Un «écofestival» est en projet, il réunira de bonnes pratiques environnementales comme les circuits courts. Et les idées germent et essaiment… Dans le nord de l’Aveyron, une association défend le patrimoine historique. Dans le Piémont pyrénéen, il s’agit de l’animation d’une nouvelle boulangerie, ou l’accompagnement d’un tiers-lieu social près de Saint-Bertrand-de-Comminges. En Corse, un projet tourne autour de la réduction de la fracture numérique. «On monte des partenariats avec le département et la région. On occupe des territoires où personne ne va, c’est très fédérateur et ça marche», conclut Thibault Renaudin.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique