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La Fédération des centres sociaux de France à tire-d’aide

Rencontres nationales de l'Éducation populairedossier
Le réseau célèbre cette année ses 100 ans. Un siècle à réunir des bénévoles engagés pour soutenir les personnes en difficultés et encourager les projets en tout genre.
par Didier Arnaud
publié le 18 mars 2022 à 11h09

Forum Live

Du 17 au 19 mars 2022, auront lieu à Poitiers les premières Rencontres nationales de l’éducation populaire. Une réponse politique, sociale et culturelle aux enjeux de demain. «Libération» partenaire de l’événement, proposera le 18 mars à 20h30 une table ronde sur le sujet. A suivre sur notre site.

«On va fêter cette année les 100 ans de la Fédération des centres sociaux de France sur tous les territoires. L’objectif était à l’époque de créer des lieux pour aider les habitants à développer leurs propres projets. Sur chaque département, ce sont des structures avec des bénévoles associés à des professionnels. Dans cette période de crise, on ne manque pas de sujets… Il y a des questions sociales et environnementales liées aux circuits courts ou aux recycleries. Il est aussi question d’aider des jeunes gens isolés ou en détresse», expliquent ensemble Denis Renaudin, délégué à la fédération des centres sociaux de la Vienne, Cécile Martineau, déléguée adjointe, et Christophe Parent, président de la Maison Des 3 Quartiers à Poitiers…

Tisser des liens

Comment laisser la parole aux jeunes ? En ce moment, des bénévoles font du porte-à-porte pour repérer les personnes qui auraient besoin d’aide. La fédération essaie également de tisser des liens avec les enseignants. «Comment les habitants deviennent-ils experts des questions sociales ? De quelle manière parler de la question ukrainienne, de l’accueil et du soutien dans cette guerre ? Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on réunit des fonds ? On est en prise avec la réalité du monde et du territoire… On tente de porter un regard pertinent sur les personnes qu’on ne voit pas, qui ne seraient jamais venues vers nous-même si elles habitent près de chez nous», expliquent les responsables.

Avec une question lancinante : «Comment la charité du quotidien peut-elle transformer réellement les choses ?» De quelle façon venir en aide à cette mère de famille qui n’a pas de bus pour aller au travail ? Comment intervenir dans un foyer violent ? Rattraper des années de décrochage scolaire ? L’engagement est partout, selon eux : qu’il s’agisse de travailler comme bénévole dans une épicerie sociale ou de réfléchir à la question de retraites.

Retour du politique

Etre en lien avec les collectivités, les écoles, jouer vraiment ce rôle de corps intermédiaire, le mettre en acte… Tout ceci constitue «un sursaut de militance dans un secteur professionnalisé», un vrai retour du politique. Et de citer en exemple les vertus des débats sur la mobilité, le numérique ou la question des migrants… «Aujourd’hui, on n’a pas énormément de jeunes dans nos conseils d’administration mais on a un réseau jeune, détaillent les délégués. On développe des actions sur les quartiers, des temps de rencontres. Il faut discuter de problématiques qui les concernent : la prise de conscience des différences, des discriminations, les difficultés de la prise de parole. Il est nécessaire de former cet esprit critique, cette capacité à argumenter.»

Selon eux, les jeunes sont prêts à s’engager et ont besoin de se sentir utiles. L’enjeu étant de leur donner l’occasion de débattre, ce que la Fédération des centres sociaux appelle donc «l’éducation populaire» : laisser de l’espace pour agir, réfléchir, parler politique «car on a trop souvent l’habitude de parler à leur place, regrettent-ils. Les jeunes se déconsidèrent tellement, se dévalorisent. Il nous faut changer le regard. Il y a une éducation au débat. Ecouter l’autre, avoir des arguments, apprendre à réfléchir ensemble».

A lire sur le sujet Vers une pédagogie de l’engagement, Champ social éditeur.
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