C’est décidé, l’éducation nationale se met « en ordre de marche » pour que les mathématiques reviennent par la petite porte au lycée. A la rentrée 2022, 1 h 30 supplémentaire par semaine sera ajoutée au tronc commun des élèves de 1re générale qui ne suivent pas la spécialité mathématiques. La mesure, qui devrait représenter 450 postes en équivalent temps plein (ETP), sera financée par des heures supplémentaires et des postes excédentaires déjà prévus au capes de mathématiques, fait-on savoir Rue de Grenelle.
L’éducation nationale a donc choisi de suivre la principale recommandation du comité d’experts, mandaté par le ministre Jean-Michel Blanquer pour trouver une solution à la question des mathématiques. Devenue une spécialité au choix à partir de la 1re – et suivie, en pratique, par une majorité de garçons (58 %) et de nombreux élèves d’origine sociale favorisée (46 %) –, la discipline était en recul, avec 18 % d’heures d’enseignement en moins, depuis la réforme du lycée entrée en vigueur à la rentrée 2019. Cet arbitrage, qui intervient après le début de la période de réserve ministérielle précédant l’élection présidentielle, devrait être précisé après remise du rapport d’expertise au ministre, lundi 21 mars.
« Pour l’instant, on ne peut que suivre les recommandations pour la rentrée 2022, c’est-à-dire faire en sorte d’ajouter 1 h 30 de maths en 1re pour les non-spécialistes », fait-on prudemment savoir Rue de Grenelle, en se gardant d’anticiper la vision du futur ministre de l’éducation, qui « pourrait faire d’autres choix pour les mathématiques à l’avenir ».
Augmenter la part de filles
La direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) et le conseil supérieur des programmes (CSP) seront saisis rapidement pour permettre – en un temps record d’ici à la rentrée de septembre – de débloquer les heures et de préparer le contenu mathématiques de cette future discipline. Rebaptisée « enseignement scientifique et mathématiques », elle sera portée à 3 h 30 en 1re, contre 2 heures aujourd’hui où se mêlaient SVT, physique et mathématiques. L’objectif est de faire en sorte que les non-spécialistes puissent basculer en terminale sur l’option « mathématiques complémentaires », choisie pour l’instant par des élèves qui abandonnent la spécialité à la fin de la 1re.
Le comité d’expert, qui réunit les pilotes de la réforme du lycée mais aussi des inspecteurs généraux de mathématiques, a également demandé que des objectifs chiffrés soient actés pour augmenter la part des filles dans l’option « maths expertes », un complément de la spécialité en terminale, dont les élèves s’orientent majoritairement vers des études en sciences dures. « Quatre lycéennes en plus par établissement suffiraient à abonder les mathématiques expertes d’un contingent de 10 000 filles, soit 40 % du total de l’effectif », indique ainsi Pierre Mathiot, l’architecte de la réforme du lycée qui a piloté le comité. « C’est un petit objectif simple, facile à transmettre aux proviseurs », et qui devrait en principe être retenu, indique-t-il.
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