Le foyer de jeunes travailleurs : entre réponse à l’urgence sociale et "coup de pouce" à des jeunes en voie de stabilisation
Quel est le profil des jeunes de 16 à 30 ans hébergés en foyer de jeunes travailleurs (FJT) ? C’est l’objet d’une étude de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), menée en partenariat avec l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj) et publiée le 17 mars 2022. Le profil type du résident en FJT est un homme de 21 ans (l’âge moyen des jeunes accueillis) titulaire d’un diplôme professionnel. Sept jeunes sur dix sont en effet des hommes, l’étude évoquant la volonté des foyers d’héberger davantage de femmes. Les résidents ont en général réalisé un cursus scolaire court, ils "sont majoritairement en emploi ou en formation, avec une présence importante d’apprentis" et disposent de ressources modestes (774 euros par mois en moyenne). Motivés "par des besoins de mobilité liée à la formation ou à l’emploi ainsi que par des raisons matérielles", les séjours en FJT sont le plus souvent courts, près de 60% des jeunes y demeurant moins de six mois et 20% entre six mois et un an.
L’Injep observe une "variété des profils, parmi des jeunes issus toutefois principalement des classes populaires", et identifie en particulier deux situations distinctes. D’un côté, pour des jeunes en formation et en emploi, souvent plus diplômés et originaires de régions plus lointaines, le FJT constitue "une solution temporaire pour pouvoir s’installer sur un territoire et/ou pour réaliser un projet scolaire ou professionnel". De l’autre côté, "pour les moins diplômés, les travailleurs les plus précaires, les demandeurs d’emploi, les jeunes scolarisés dans le secondaire et les jeunes sans activité, cette solution d’hébergement vient pallier des difficultés plus importantes et durables". Le FJT aurait donc deux fonctions, réponse à l’"urgence sociale" ou "coup de pouce" temporaire, selon la situation des jeunes.
