Voilà qui est inhabituel. Dans cette campagne présidentielle, deux candidats de premier plan affichent la voie professionnelle comme un axe majeur de leurs préoccupations en matière d’éducation. Jean-Luc Mélenchon, qui fut ministre délégué chargé de ce sujet entre 2000 et 2002, en parle depuis des mois. Emmanuel Macron, lui, l’a symboliquement cité en premier à l’heure d’aborder son programme éducatif lors de sa conférence de presse fleuve, le 17 mars. Le sujet, loin d’être anecdotique, concerne un tiers des lycéens. Mais il ne déchaîne généralement pas les passions.
La voie professionnelle, «c’est la grande méprisée parce qu’elle accueille des élèves des catégories populaires», lâche Paul Vannier, coanimateur du livret éducation chez La France insoumise. «Quand vous parlez de lycée pro, dans l’opinion générale, ça concerne les autres. Les familles qui vont voter sont les familles les plus éduquées. Souvent – pas toujours –, elles n’ont pas leur enfant en lycée pro», analyse quant à lui Pascal Vivier, secrétaire général du Snetaa-FO, syndicat majoritaire chez les profs de cette voie.
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