Dans le vaste auditorium Simonart, situé sur le campus bruxellois de l’université catholique de Louvain (UCLouvain), des étudiants en première année de pharmacie ou d’études biomédicales s’agitent pendant un cours d’histologie et de chimie organique. En tendant l’oreille, on peut reconnaître des intonations parisiennes ou picardes. C’est le cas de Sofia Lozano, étudiante en sciences biomédicales. En 2020, son année en « première année commune aux études de santé » (Paces) à la Sorbonne ne lui avait pas permis d’intégrer médecine. Elle s’était alors redirigée vers une licence en biologie avant d’intégrer « pharma » à Bruxelles. « La licence était trop généraliste. Ici, c’est une super formation, avec d’excellents stages, de bons débouchés », lance-t-elle, enthousiaste, à propos de l’UCLouvain. « Mes parents ont aussi choisi cette université pour le bon classement international [L’UCLouvain se situe à la 49e place du classement QS en pharmacie], après mon échec en Paces. La formation ici est assez poussée », abonde Mira, étudiante française en pharmacie. Ces paroles sont douces aux oreilles de Vincent Blondel, le recteur de l’UCLouvain : « Nous offrons des conditions d’enseignement excellentes, avec une grande qualité d’encadrement. Mais, surtout, nous parlons de filières accessibles – le coût des études est de 835 euros par an – sans sélection, sans restriction du nombre d’étudiants. »
Pas de concours d’entrée
Mira et Sofia sont loin d’être les seules Françaises à avoir intégré des études de pharmacie en Belgique. A la rentrée 2021, les étudiants français représentaient 19 % du contingent d’étudiants dans cette matière à l’UCLouvain contre 12 % en 2018. « La croissance s’est intensifiée depuis la mise en place de Parcoursup, analyse Vincent Blondel. Il s’agit d’une décision nationale qui a des impacts à l’extérieur de la France. En parallèle, le nombre d’étudiants belges augmente aussi. Cela met le système sous pression. »
Contrairement aux études de médecine, médecine vétérinaire, dentisterie, kinésithérapie, logopédie, la filière pharmacie en Belgique n’est pas soumise à des contingentements d’étudiants étrangers. Il n’y a pas non plus de sélection par le biais d’un concours d’entrée. « C’est la philosophie de l’enseignement supérieur en Belgique, affirme Stéphanie Pochet, doyenne de la faculté de pharmacie de l’université libre de Bruxelles (ULB). L’objectif est de donner sa chance au plus grand nombre d’étudiants motivés. »
« On peut s’inscrire ici directement, alors que l’inscription en licence française “accès santé” est un système long et sélectif », Fidélité Bizuru, étudiante à Bruxelles
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