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RSA : les Ecoles de la deuxième chance soutiennent le projet de Macron

Ces établissements spécialisés pour décrocheurs scolaires proposent d'assurer 15 à 20 heures d'activité pour des adultes en échange du versement du revenu de solidarité, comme le propose le président-candidat.

La part des mineurs parmi les stagiaires a atteint 24 %, portée par l'obligation de formation des 16-18 ans.
La part des mineurs parmi les stagiaires a atteint 24 %, portée par l'obligation de formation des 16-18 ans. (Fred MARVAUX/REA)

Par Alain Ruello

Publié le 29 mars 2022 à 16:46Mis à jour le 29 mars 2022 à 19:03

La sortie d'Emmanuel Macron sur le RSA n'a pas fait que provoquer une polémique à gauche, obligeant depuis le camp du candidat président à arrondir les angles . Le projet de rendre « obligatoire » l'exercice d'une activité de 15 à 20 heures par semaine en contrepartie du versement du revenu de solidarité active a également suscité l'intérêt du réseau des 139 Ecoles de la 2e chance (E2C), des établissements spécialisés pour les décrocheurs scolaires .

« Nous proposons de créer un dispositif de même nature pour les adultes », a déclaré ce mardi son président, Alexandre Schajer, en marge de la présentation du bilan 2021 des E2C marqué par une remontée significative du nombre de jeunes aidés l'année dernière (15.268, +7,6 %) mais pas au point de retrouver le niveau d'avant Covid (1.000 de moins). Une rencontre ce mercredi avec la ministre du Travail, Elisabeth Borne, sera l'occasion de lui en toucher un mot, et donc de prendre date, en cas de réélection d'Emmanuel Macron.

Le réseau des E2C ne part pas de rien. De 2006 à 2012, une expérimentation a été menée dans la Marne, qui a bénéficié à des groupes d'adultes d'une quarantaine d'années en moyenne, toutes au RMI. Résultats : 60 % de sorties dites positives (embauches plus ou moins longues, formations), soit le même niveau que pour les jeunes à l'époque. Bien que jugée favorable, l'expérience a été arrêtée, faute de financement. D'autres ont été menées, pour des bénéficiaires dans la trentaine, sur une base individuelle.

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Tel qu'imaginée, l'idée d'un second pied pour adultes des E2C permettrait plus que largement d'assurer les 15/20 heures d'activité hebdomadaires visées dans le programme d'Emmanuel Macron pour le quinquennat à venir. C'est d'ailleurs ce qui commence à se passer pour les jeunes envoyés par une mission locale ou Pôle emploi aux E2C dans le cadre du Contrat d'engagement jeune , nouveau dispositif entré en vigueur le 1er mars : les 32 à 35 heures assurées par semaine sur six mois en moyenne, dont 30 % en entreprise, y suffisent plus que largement.

« Le public du RSA n'a pas accès à des réponses structurantes comme la nôtre », plaide encore Alexandre Schajer qui a tiré de l'expérience le constat qu'il faut séparer jeunes et adultes. La différence d'âge entre ces deux publics amène avec elle des préoccupations différentes, explique-t-il assez logiquement.

S'ouvrir aux bacheliers

Ce qui n'est pour l'instant que l'ébauche d'un projet d'une demi-douzaine de pages va de pair avec trois revendications plus abouties à l'adresse des candidats à la présidentielle . Les Ecoles de la deuxième chance souhaitent pouvoir accueillir des jeunes de niveau Bac Pro, diplôme en poche ou non, de plus en plus nombreux à frapper à leur porte.

De même qu'elles souhaitent porter de 25 à 29 ans la limite d'âge des stagiaires accueillis, pour se caler sur l'apprentissage. Dernier sujet enfin, trouver les voies avec leurs financeurs - Etat, régions, collectivités locales… - pour augmenter les budgets de fonctionnement. Stable depuis des années autour de 5.300 euros, le coût par stagiaire, hors indemnité, exige 700 euros de plus à la faveur de nouvelles modalités pédagogiques spécifiques plus chères parce que plus exigeantes à mettre en oeuvre.

Sorties positives record en 2021

A 64 %, le taux de sorties positives - embauches, formation ou apprentissage - des stagiaires a atteint un record en 2021. Le réseau des E2C met en avant la reprise économique, le plan « 1 jeune 1 solution », mais aussi un nouveau parcours spécialisé.

Le principe ? Préparer les jeunes via des stages à s'orienter vers un métier en tension, l'entreprise se chargeant, soit en apprentissage soit en embauche directe, de la formation technique par la suite. Une vingtaine de parcours ont été bâtis à ce stade avec des branches professionnelles, comme celles de l'industrie ou du transport/logistique, ou avec les tissus locaux d'entreprises.

Alain Ruello

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