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Orientation : une transition entre le lycée et l’université en forme de bizutage

Une partie de l’échec en première année à l’université est due au manque de préparation des lycéens au passage dans l’enseignement supérieur, en l’absence de politique coordonnée à l’échelle nationale.

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Publié le 28 mars 2022 à 01h31, modifié le 28 mars 2022 à 15h02

Temps de Lecture 6 min.

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Manifestation contre la réforme du baccalauréat devant le lycée Victor-Duruy, à Paris (7e), le 31 janvier 2022.

Le compte à rebours est lancé, pour les lycéens en classe de terminale : le 29 mars, au plus tard, chacun doit s’être porté candidat aux formations d’enseignement supérieur auxquelles il aspire. Passé le délai pour compléter son dossier et confirmer ses choix, la balle sera dans le camp des commissions d’examen des vœux. Composées d’universitaires, elles établiront, à partir du 2 juin, des listes d’admission en fonction de critères communiqués à l’avance et censés garantir à l’élève un choix éclairé.

Ce schéma idéal de transition entre le lycée et l’enseignement supérieur est incarné depuis 2018 par Parcoursup, la plate-forme nationale d’affectation dans l’enseignement supérieur. Au vu des premières années d’exercice, le passage d’un univers à l’autre n’a rien d’une évidence. A l’exception de quelques réussites locales, le « continuum bac – 3-bac + 3 » relève davantage de l’affichage politique que de la réalité.

Tout particulièrement, les néobacheliers affectés à l’université plongent dans un bain inconnu et froid qui les décourage parfois au bout de deux mois, ou les conduit à l’échec après un an, dans la majorité des cas. « Conscients qu’une partie de leur destin se joue dans les choix et les microdécisions de plus en plus nombreuses qu’ils sont appelés à faire tout au long de leur parcours, les élèves et les étudiants sont aujourd’hui demandeurs d’un accompagnement adapté à leurs besoins qui peine manifestement à se mettre en place », déplore l’inspection générale de l’éducation dans son rapport annuel 2020 consacré à « l’orientation de la 4e au master ».

Laurent Gamet a fait les comptes : sur 1 400 étudiants en première année de licence en droit à l’université Paris-Est-Créteil, seuls 13 % passent la barre de la session d’examens du premier semestre. « Comment tolérer plus de 80 % d’échec si on veut conserver une conception de l’université qui permet une ascension sociale ? », interroge le doyen de droit, qui vient de lancer une réflexion avec des étudiants et des enseignants pour établir un diagnostic et formuler des propositions d’actions pour la rentrée 2022.

« Génération du “on verra” »

L’étudiant à la fac sait rarement pourquoi il est là, selon Mathis, en troisième année de droit et par ailleurs sportif de haut niveau, qui s’est accroché à ses études grâce à une discipline très stricte. « Il y a d’abord un manque de motivation face à la masse de travail, un manque de confiance dans le corps enseignant car nous avons l’impression de ne pas être accompagnés », souligne-t-il. Puis viennent « la paresse et le manque de conviction ». « On fait partie de la génération du “on verra” et du “au pire”, explique-t-il. “Au pire, je trouverai une formation sur Internet pour faire de la cryptomonnaie”, “au pire, j’aurai un petit boulot au café du coin”, “au pire, je resterai chez mes parents et ça ne sera pas une honte”… »

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