Dans l’Eure, un lycée agricole crée une ruche chauffante

À Tourville-sur-Pont-Audemer, le lycée agricole s’est associé avec la société Riou Glass pour créer un prototype de ruche chauffante qui pourrait aider les abeilles à mieux passer l’hiver.

Sami Mohammad, responsable innovation de Riou Glass, Frédéric Cardon, professeur au lycée agricole de Tourville-sur-Pont-Audemer et Guylaine Lievens, sa directrice, ont collaboré à la mise au point de ce prototype de ruche chauffante. LP/Laurent Derouet
Sami Mohammad, responsable innovation de Riou Glass, Frédéric Cardon, professeur au lycée agricole de Tourville-sur-Pont-Audemer et Guylaine Lievens, sa directrice, ont collaboré à la mise au point de ce prototype de ruche chauffante. LP/Laurent Derouet

    Dans le cadre verdoyant du lycée agricole de Tourville-sur-Pont-Audemer (Eure), une douzaine de ruches sont posées tout au bord de l’eau. « Nous avons déjà deux ruches en activité et nous attendons une dizaine d’essaims d’abeilles noires normandes pour le courant du mois d’avril car on voulait s’inscrire dans la préservation de la biodiversité locale », détaille Frédéric Cardon, professeur de mathématiques et porteur de ce projet lancé avec des élèves, peu avant le début de la crise sanitaire.

    Et il n’est pas le seul car, à quelques kilomètres de là, du côté de Honfleur (Calvados), Riou Glass, entreprise familiale à la dimension internationale, pense, elle aussi, à la préservation de l’environnement. Spécialiste du vitrage, son service innovation a donc été sollicité en ce sens. « Nous avons eu une réflexion sur la façon de mettre nos compétences au service de la biodiversité », explique Sami Mohammad, son responsable innovation. Et le sujet des abeilles est venu tout naturellement. « Plusieurs études montraient un fort taux de mortalité, notamment durant l’hiver. On s’est dit qu’il y avait peut-être un sujet. » Car Riou Glass développe une technologie innovante de vitrage « chauffant » baptisé Calor Glass.



    La rencontre des deux entités a donc débouché sur la création d’un prototype de ruche chauffante qui a bénéficié d’un investissement conséquent de plusieurs dizaines de milliers d’euros du côté de l’entreprise. Et avec le concours du lycée, elle a mis au point un système capable de garder une température constante à l’intérieur de la ruche ce qui permet de réchauffer par simple rayonnement le corps de chaque abeille qui pourrait alors s’économiser en attendant le retour de la belle saison.

    « Nous sommes maintenant à une étape charnière pour recueillir les données d’une ruche sur plusieurs années, mais cela nécessite d’autres compétences et d’autres investissements », continue Sami Mohammad qui souhaite que d’autres partenaires le rejoignent pour aboutir à un produit commercialisable.