
Le voilà donc, ce mur. Ce « mur des PGE » sous lequel les hébergeurs et restaurateurs craignent d’être ensevelis, et qu’ils décrivent comme la muraille de Chine depuis six mois dans l’espoir de le voir déplacé, brique par brique, par le gouvernement. Ce dernier, attelé à d’autres chantiers, a déjà prévenu : il n’en sera rien. Et les prêts garantis par l’Etat souscrits au début de la crise du Covid-19 commencent à être remboursés par 123 000 entreprises du tourisme. Certaines, aux réserves limitées, craignent d’y laisser leur capacité d’investissement, et donc de voir à moyen terme leur attractivité dégradée.
Compte tenu de la durée inattendue de la pandémie, le gouvernement avait déjà accordé un report d’un an pour commencer à rembourser ces prêts de cinq ans. C’est donc au printemps 2022, et non 2021, que les échéanciers de remboursement débutent, mais ils s’étalent désormais sur quatre ans : une durée resserrée pour des sommes qui peuvent atteindre 25 % du chiffre d’affaires annuel.
« Si on oblige les hôtels-restaurants à rembourser aussi vite au lieu de bénéficier de la reprise pour continuer d’entretenir et moderniser les outils, cela va engloutir la bonne gestion de la crise par le gouvernement », s’inquiète Karim Soleilhavoup, directeur général du réseau d’hôteliers indépendants Logis Hôtels. Le propriétaire familial mettra un point d’honneur à rembourser ses dettes, mais cela aura un prix : le vieillissement du parc hôtelier et la rémunération des collaborateurs.
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