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Deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, le secteur du tourisme face au « mur » des prêts garantis par l’Etat

Les entreprises ayant souscrit un prêt garanti par l’Etat commencent à rembourser leurs emprunts. Alors que celles dont l’activité vient seulement de repartir s’inquiètent de leur capacité à investir, le gouvernement juge que les cas problématiques sont peu nombreux.

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Publié le 04 avril 2022 à 18h41, modifié le 09 juin 2022 à 10h00

Temps de Lecture 4 min.

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Le voilà donc, ce mur. Ce « mur des PGE » sous lequel les hébergeurs et restaurateurs craignent d’être ensevelis, et qu’ils décrivent comme la muraille de Chine depuis six mois dans l’espoir de le voir déplacé, brique par brique, par le gouvernement. Ce dernier, attelé à d’autres chantiers, a déjà prévenu : il n’en sera rien. Et les prêts garantis par l’Etat souscrits au début de la crise du Covid-19 commencent à être remboursés par 123 000 entreprises du tourisme. Certaines, aux réserves limitées, craignent d’y laisser leur capacité d’investissement, et donc de voir à moyen terme leur attractivité dégradée.

Compte tenu de la durée inattendue de la pandémie, le gouvernement avait déjà accordé un report d’un an pour commencer à rembourser ces prêts de cinq ans. C’est donc au printemps 2022, et non 2021, que les échéanciers de remboursement débutent, mais ils s’étalent désormais sur quatre ans : une durée resserrée pour des sommes qui peuvent atteindre 25 % du chiffre d’affaires annuel.

« Si on oblige les hôtels-restaurants à rembourser aussi vite au lieu de bénéficier de la reprise pour continuer d’entretenir et moderniser les outils, cela va engloutir la bonne gestion de la crise par le gouvernement », s’inquiète Karim Soleilhavoup, directeur général du réseau d’hôteliers indépendants Logis Hôtels. Le propriétaire familial mettra un point d’honneur à rembourser ses dettes, mais cela aura un prix : le vieillissement du parc hôtelier et la rémunération des collaborateurs.

Selon la direction du Trésor, 38 % des entreprises de l’hébergement et de la restauration ont contracté un PGE, ce qui en fait de loin le premier secteur concerné. Le tourisme a représenté 12 milliards d’euros d’encours, selon le ministère, soit environ 9 % de la masse des PGE. Mais, depuis plusieurs mois, les adhérents du Groupement national des indépendants (GNI) ou de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) abreuvent l’Etat de messages inquiets.

« La pendaison ou la guillotine »

Les plus touchés sont ceux dont les affaires ont redémarré récemment et qui n’ont toujours pas repris un rythme de croisière : tour-opérateurs, autocaristes, centres de vacances, hôteliers parisiens et spécialistes de l’événementiel. Ces petites entreprises constituent le gros des 25 000 à 30 000 sociétés en difficulté pour rembourser immédiatement leur PGE, confirmait en janvier la Fédération bancaire française.

Tous demandent au gouvernement un report des premiers remboursements et un étalement des échéances sur dix ans, jusqu’en 2030, quitte à aller au bras de fer avec Bruxelles et les banques. Alternative proposée par le GNI : un « nouveau prêt Covid » étalé sur quinze ans maximum pourrait permettre le remboursement… du premier PGE. Il y a quelques mois, d’autres espéraient une conversion des PGE en prêts participatifs, des quasi-fonds propres permettant de réduire l’endettement des entreprises.

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