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Concurrencé par l’apprentissage, le lycée professionnel doit sortir de la relégation

L’enseignement professionnel a perdu 100 000 élèves en vingt ans, et ses diplômés connaissent de réelles difficultés pour trouver un emploi, alors que l’apprentissage est devenu une voie royale vers l’insertion.

Publié le 05 avril 2022 à 05h30 Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. Le temps du lycée professionnel est-il venu ? Fait rare, les candidats à l’élection présidentielle portent des propositions construites à son sujet, au-delà du simple refrain sur sa nécessaire revalorisation. Emmanuel Macron en fait « l’une des grandes réformes » qu’il veut mettre en œuvre s’il est réélu. Souhaitant rapprocher l’école de l’entreprise, le président candidat entend faire participer ces formations à son objectif de plein-emploi d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot, eux, souhaitent faire de ces cursus des outils de la transition écologique et de l’augmentation du niveau de qualification des jeunes.

Un chantier ambitieux, tant les réformes du lycée professionnel se sont succédé depuis quarante ans sans jamais changer la donne : cette filière, qui forme près de 650 000 jeunes du CAP au baccalauréat professionnel, après la 3e, est le plus souvent perçue comme une voie de relégation, et les difficultés d’insertion de ses diplômés sont réelles. Un décalage peut exister entre les formations et leurs débouchés. A l’image de la société, la voie professionnelle s’est tertiarisée. Les spécialités de services comptent 60 % des effectifs en bac pro, avec une concentration en « commerce et vente » et « sanitaire et social ». Or, mis à part l’aide à domicile et l’hôtellerie-restauration, les pénuries de compétences aujourd’hui se focalisent ailleurs : dans l’industrie.

Une image dégradée

Pire, au fil du temps, une concurrence – « déloyale », diront les enseignants de ces lycées – s’est installée avec les filières en apprentissage, conduites dans les centres de formation des apprentis (CFA) en prise directe avec le monde économique local, alors que les lycées professionnels relèvent de l’éducation nationale. La loi Avenir professionnel de 2018 a ouvert les vannes de l’alternance, la gestion n’étant plus conduite par les régions, mais par les branches professionnelles elles-mêmes.

Résultat : alors que, à la fin des années 1980, les lycées professionnels formaient l’élite ouvrière, aujourd’hui, les meilleurs élèves deviennent apprentis, et les lycées professionnels accueillent « ceux qui restent », souvent dans une orientation plus subie que choisie. Alors que l’image de l’apprentissage a radicalement changé, celui-ci devenant même une voie royale vers l’insertion, surtout dans l’enseignement supérieur, le lycée professionnel pâtit toujours d’une image dégradée. On tente bien de jeter des passerelles entre les deux systèmes, notamment avec la dernière réforme à l’initiative du ministre Jean-Michel Blanquer qui prône des formations en apprentissage dans tous les lycées professionnels et une mixité des parcours entre voie scolaire et alternance. Mais ces formules peinent à se déployer.

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