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Emploi : l'insertion des Bac+5 s'améliore, mais les salaires baissent…

Le taux d'emploi des diplômés Bac+5 se rapproche de son niveau d'avant-crise, mais les disparités en fonction des filières persistent et les salaires à l'embauche continuent de baisser depuis deux ans.

Seul bémol du baromètre de l'Apec qui souligne un rattrapage des embauches de jeunes diplômés après la pandémie : le salaire médian brut des Bac+5 atteint 30.000 euros brut (-6 % en deux ans).
Seul bémol du baromètre de l'Apec qui souligne un rattrapage des embauches de jeunes diplômés après la pandémie : le salaire médian brut des Bac+5 atteint 30.000 euros brut (-6 % en deux ans). (iStock)

Par Camille Wong

Publié le 4 avr. 2022 à 14:00Mis à jour le 4 avr. 2022 à 15:43

L'embellie. Après deux années de galères et d'embouteillages sur le front de l'emploi, l'insertion des jeunes diplômés atteint presque son niveau d'avant-crise. Selon l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), 82 % des Bac+5 de la promotion 2020 sont en emploi 12 mois après leur sortie d'études, contre 69 % pour les 2019.

Au total, 48.000 jeunes diplômés ont été recrutés dans un emploi cadre en 2021 (vs. 35.200 en 2020). Une meilleure insertion due à des besoins importants de cadres mais aussi des employeurs qui ont du mal à recruter. Ces derniers se montrent donc plus enclins à embaucher des jeunes sans beaucoup d'expérience.

Autre facteur favorable : l'explosion de l'apprentissage en France , qui se révèle être un « véritable tremplin vers l'emploi » selon l'Apec. Six mois seulement après leur sortie d'études, les jeunes qui ont suivi un cursus en alternance ont un taux d'emploi de 80 % (vs 64 % pour les autres diplômés). A douze mois, ils sont près de 9 sur 10 à être en emploi (vs 78 %).

Des disparités selon les filières

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Au global, les embauches des jeunes diplômés se font surtout en CDI (64 %, + 5 points). « Une proportion quasi équivalente aux deux années précédentes, et sur laquelle ni la crise, ni la reprise ne semblent avoir d'impact », note l'étude.

Ces bonnes nouvelles cachent en revanche des disparités, qui ne sont pas nouvelles. La filière « Lettres-langues et arts », bien qu'en progression, connaît le rattrapage le moins important, à l'inverse par exemple des « Sciences technologiques », des « Sciences humaines et sociales » et du « Droit, économie, gestion », où le taux d'emploi est équivalent à la période avant-crise.

Les métiers des jeunes recrues s'en ressentent. La « R & D » (20 % des embauches), la « Gestion, finance, administration » (19 %) et le « Commercial, marketing » (18 %) ont toujours autant la cote.

Evolution du taux d'emploi à 12 mois selon la discipline de formation.

Evolution du taux d'emploi à 12 mois selon la discipline de formation.Apec

Restent plusieurs signaux faibles , symptomatiques d'embauches dégradées pour cette génération. Le salaire médian brut des Bac+5 atteint 30.000 euros brut (-6 % en deux ans). Là encore, des disparités persistent, notamment entre les sexes, avec un salaire médian de 27.600 euros pour les femmes à l'embauche, contre 33.000 euros pour les hommes.

La rémunération baisse.

La rémunération baisse.Apec

Dans l'ensemble, les diplômés issus de l'apprentissage bénéficient d'une rémunération médiane plus élevée, à 33.000 euros. Les jeunes cadres sont d'ailleurs ceux qui plébiscitent le plus la transparence des salaires au sein des entreprises : 63 % (contre 56 % en moyenne).

Au-delà d'un salaire en baisse, être en emploi n'est pas forcément un signe d'épanouissement. « L'amélioration de l'insertion des diplômés de la promotion 2020 s'est également faite au détriment de leurs aspirations », remarque l'étude. Ainsi, 27 % des jeunes interrogés occupent un emploi qui ne correspond pas à leurs aspirations personnelles et… 20 % qualifient leur travail de « job alimentaire ».

Camille Wong

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