«Tu es pile à la bonne hauteur, j’ai juste à prendre ta tête et… pouf !» ; «regarde le pare-chocs, elle est pour toi mon gars» ; «celle-là, de dos on dirait un homme, elle n’a pas de formes». A l’été 2021, un collectif de vacataires, excédés par le sexisme ambiant et les remarques dont eux et les visiteurs sont les cibles, se forme au Musée d’art moderne de la ville de Paris (MAMVP). Dans une lettre envoyée à la direction de leur établissement mais aussi de Paris Musées, l’administration publique qui regroupe depuis 2013 les musées de la capitale, le groupe de précaires dénonce «des cas de misogynie, de sexisme, de racisme, d’homophobie et de harcèlement sexuel» ayant lieu «au quotidien et ce, même face au public».
Six fonctionnaires y sont pointés du doigt, et les actes signalés, décrits avec précision – telle cette fellation mimée par un fonctionnaire à un vacataire. Mais ni ce courrier, ni les multiples entretiens avec leurs supérieurs, et pas même l’intervention d’Alice Coffin, conseillère de Paris et membre du conseil d’administration de Paris Musées, auprès de la directrice générale de l’institution Anne-Sophie de Gasquet, arrivée en poste en mars 2021, n’ont été suivis d’action concrète. Au contraire, les vacataires, dont certains racontent avoir eu le sentiment de «devoir faire de la pédagogie sur ce qu’est le harcèlement», d