Ecriture : l'inquiétante dégradation des apprentissages
Les neurosciences confirment que l'écriture manuscrite favorise le développement du cerveau et améliore son fonctionnement. Rien de tel avec le clavier… et les conséquences sur les adolescents en sont déjà perceptibles.
Par Paul Molga
Le cabinet de Maylis Charbonnier ne désemplit pas. En plus des jeunes enfants qui fréquentent son adresse de graphothérapeute à Marseille, elle voit passer de plus en plus d'adolescents. « En une décennie, le niveau d'apprentissage de l'écriture chez les enfants s'est considérablement dégradé », constate-t-elle. Et les profils qu'elle reçoit sont plus compliqués : hyperactivité, troubles de l'attention, difficultés de concentration et de mémorisation… « Avec le tout numérique, le geste d'écriture se perd », s'inquiète-t-elle.
Pour s'adapter, la Société française de graphologie, fondée en 1871, a même dû récemment revoir les paramètres fondateurs des bilans utilisés par les professionnels pour évaluer les retards graphiques de leurs patients. Et même les adultes sont concernés : « J'en vois de plus en plus qui viennent consulter à l'occasion d'une reconversion professionnelle parce qu'ils ont perdu l'endurance nécessaire au passage d'un examen écrit », poursuit la graphothérapeute.
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