À l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle, l’emploi a un «redémarrage prudent»

Alors que le trafic reprend, la plate-forme aéroportuaire embauche à nouveau sur certains postes, notamment ceux de la maintenance. Mais les acteurs de la zone restent prudents au regard du contexte géopolitique.

Le groupe Air France a repris quelques embauches depuis début janvier. LP/Fred Dugit
Le groupe Air France a repris quelques embauches depuis début janvier. LP/Fred Dugit

    À l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle, les vols reprennent et les sourires des employeurs avec. « On reste dans une situation économique difficile mais on est plutôt heureux que nos prévisions pour l’été 2022 paraissent satisfaisantes, se félicite Valérie Molénat, directrice emploi d’Air France. C’est une belle nouvelle pour nous et l’embauche ! »

    Néanmoins, elle souligne que cela « reste des embauches maîtrisées ». « Notre activité est très perméable au contexte géopolitique, prévient-elle. C’est un redémarrage prudent. »

    La plate-forme aéroportuaire de Paris-CDG reste le premier employeur privé dans la zone avec plus de 90 000 salariés tous secteurs d’activité confondus. Mises à mal pendant la crise, les embauches semblent reprendre.

    100 pilotes, 200 mécaniciens et 500 contrats d’apprentissage chez Air France

    Le groupe ADP vient en effet de lancer un plan de 400 embauches sur Roissy-le Bourget. « Il y a de nombreuses opportunités au sein du groupe car nous recrutons dans plusieurs domaines en particulier l’ingénierie et la maîtrise d’œuvre, la maintenance ou via notre filière d’excellence Graduate Program réservée aux jeunes diplômés », indique Laurent Gasse, directeur des ressources humaines du Groupe gestionnaire de l’aéroport.



    Air France a aussi repris quelques embauches depuis janvier. Pour rappel, 90 % de ses employés travaillent sur Charles-de-Gaulle. Lors de la crise, un plan de réduction des effectifs a engendré le départ de 4 700 salariés. « On cherche à pourvoir une centaine d’emplois de pilotes et environ 200 mécaniciens en 2022, annonce Valérie Molénat. On relance également 500 contrats d’apprentissage pour la rentrée. Ce qu’on avait stoppé depuis 2020. » Le groupe ouvre aussi quelques postes de cadres notamment de managers et d’ingénieurs, des profils « plus difficiles à développer en interne ».

    Entre 2 000 à 3 000 recrutements pour CDG Alliance

    La plate-forme CDG Alliance a, elle, identifié entre 2 000 à 3 000 recrutements, dont 70 % de CDD, en vue de cet été. « Cela témoigne d’une forte reprise que nous n’avions pas l’an passé », note Maximilien Dubois, chargé de projets chez CDG Alliance. Les besoins concernent l’accueil clients, la sûreté aéroportuaire, les métiers de la piste, la logistique, la maintenance aéronautique, etc.

    Une reprise bienvenue alors que la plate-forme a perdu 13 000 emplois depuis mars 2020, passant de 95 000 à 82 000 salariés. « C’est la première fois que l’on a un bon niveau de recrutement qui rappelle la période d’avant crise », estime Maximilien Dubois.



    Aujourd’hui, CDG Alliance souhaite remplacer ses salariés partis pendant la pandémie vers d’autres secteurs, notamment lors de la période d’activité partielle. « Il est très difficile de trouver les profils dans les domaines évoqués plus haut par rapport à l’avant crise, observe-t-il. Comment les trouver rapidement ? C’est la problématique du moment. »