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Emploi : les intentions d’embauche des entreprises repartent à la hausse

La dernière enquête "Besoins en main-d’œuvre" des entreprises réalisée fin 2021 par Pôle emploi et diffusée le 5 avril 2022 met en lumière des niveaux inédits d’intentions d’embauche et de difficultés anticipées de recrutement. En matière d’emploi, les besoins diffèrent selon les régions…

Après deux ans marqués par la crise sanitaire, la reprise économique amorcée fin 2021 pourrait se prolonger en 2022. C’est en tout cas ce que laisse entendre l’enquête BMO (Besoins en main-d’œuvre) menée par Pôle emploi. Interrogées en fin d’année 2021, les entreprises font en effet preuve d’optimisme : avec plus de 3 millions de projets dans toute la France, les intentions d’embauche progressent de 323.000 par rapport à l’an passé, soit une hausse de 12%.

Auvergne-Rhône-Alpes, région où l’on recrute le plus après l’Île-de-France

Les services aux particuliers constituent le premier secteur recruteur avec 37,6% des intentions totales d’embauche, soit 1,14 million de projets. Ces derniers y progressent de 11,3% par rapport à 2021. L’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes sont les deux régions où ces perspectives semblent les plus favorables. Depuis 2015, les intentions d’embauche dans le secteur de la construction ne cessent de croître, passant de 75.000 en 2015 à 218.000 en 2021 et à 265.000 en 2022 (soit +21,8% en un an). Là encore, l’Île-de-France (49.920 projets) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (32.380 projets) enregistrent les chiffres les plus élevés. L’industrie affiche également une forte progression (+23,8%), portée par la hausse des projets dans la métallurgie (+42 %) et l’équipement électrique, électronique et informatique (+37,8%), deux sous-secteurs ayant connu une chute de leurs intentions d’embauche l’année dernière. Tandis que 39.210 projets sont envisagés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, près de 28.000 ont été relevés en Nouvelle-Aquitaine et en Pays de la Loire qui se démarquent ainsi du reste du territoire.

Parmi les métiers les plus recherchés figurent ceux à caractère saisonnier comme dans l’agriculture (129.700 projets d’embauche de viticulteurs, d’arboriculteurs et de cueilleurs, et 88 100 projets pour des agriculteurs ou ouvriers agricoles) et divers métiers de l’hôtellerie-restauration. Ce secteur anticipe 23,4% d’embauches en plus que l’année dernière et projette de recruter 116.000 serveurs (+27,6% par rapports à 2021), 103.000 aides et employés polyvalents de cuisine (+15,1%), ou encore 63.500 cuisiniers (+27,6%). Mais les territoires ne sont pas tous égaux face à cette hausse et les régions métropolitaines les moins denses présentent de fait les chiffres les plus bas : 7.510 intentions en Corse, 7.740 dans le Centre-Val de Loire et 8.280 en Bourgogne-Franche-Comté.

Services aux entreprises et métiers du soin plébiscités

Certains métiers de service aux entreprises comptent aussi parmi les plus plébiscités : agents d’entretien de locaux (111.900 projets), ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires (79.900 projets). Si l’Île-de-France dépasse de loin les autres régions dans ce secteur, l’Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas en reste et enregistre de fortes demandes tout comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, notamment dans les Bouches-du-Rhône. Les intentions d’embauches sont par ailleurs nombreuses dans les métiers du soin et d’accompagnement, avec les aides à domicile et aides ménagères (84.700 projets), les aides-soignants (87.000 projets) et les infirmiers (46.400 projets, soit +9,1% par rapport à 2021). Un domaine particulièrement recherché en Île-de-France, mais également en Nouvelle-Aquitaine.

Cette forte augmentation des intentions d’embauche s’accompagne d’un accroissement inédit des difficultés de recrutement anticipées : celles-ci concernent 57,9% des projets d’embauche en 2022 (contre 44,9% en 2021). La hausse des projets de recrutements jugés difficiles entre 2021 et 2022 concerne autant les petites structures (de 45% à 57% pour les établissements de moins de 10 salariés) que les établissements de plus de 200 salariés (39% à 53%). Les métiers les plus touchés sont ceux de l’hôtellerie-restauration, ainsi que les postes peu qualifiés du secteur industriel ou de la sécurité.

L’enquête BMO ayant eu lieu fin 2021, les conséquences encore inconnues de la guerre en Ukraine n’apparaissent évidemment pas dans les projets de recrutement renseignés.

 

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