Violences sexuelles : les kinés «refusent l’omerta» et signent un protocole inédit avec la justice

Les masseurs kinésithérapeutes partent en guerre contre les agressions sexuelles commises… par leurs pairs. Le conseil de l’ordre parisien vient de signer un protocole expérimental avec la justice pour échanger les informations sur des infractions sexuelles, et un guide de bonnes pratiques va informer le grand public.

Mathilde a subi une agression sexuelle de la part du kinésithérapeute qui la soignait. Elle a porté plainte, ainsi qu’une autre victime du praticien. LP/Gwenael Bourdon
Mathilde a subi une agression sexuelle de la part du kinésithérapeute qui la soignait. Elle a porté plainte, ainsi qu’une autre victime du praticien. LP/Gwenael Bourdon

    Mathilde (le prénom a été changé) n’avait aucune raison de se méfier. Ce jour de mai 2021, comme elle l’avait déjà fait lors des séances précédentes, elle a légèrement baissé son pantalon, remonté son tee-shirt « jusqu’au soutien-gorge », puis s’est allongée sur le ventre, sur la table de massage, dans le cabinet de son kiné. Confiante dans les mains du praticien, « avec qui ça s’était toujours très bien passé, et à qui j’avais amené ma fille, quelques années plus tôt ».

    Cette maman célibataire, employée de cantine scolaire vivant en grande couronne parisienne, venait pour soulager les douleurs d’une sciatique et d’une hernie, des séances prescrites par le chirurgien qui devait l’opérer.