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Dans les cabinets de conseil, des « armées de clones » issus des grandes écoles

Les plus prestigieux recrutent l’essentiel de leurs troupes dans une poignée d’établissements sélectifs, où les étudiants viennent avant tout de milieux très aisés. Un entre-soi qui peut conduire à une certaine déconnexion.

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Publié le 19 avril 2022 à 01h14, modifié le 19 avril 2022 à 14h52

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C’est comme si l’exercice du « portrait-robot » avait été fait pour eux. Des diplômés bien nés et issus d’une même poignée restreinte de grandes écoles parisiennes : il y a souvent un goût de déjà-vu dans le profil des recrues des cabinets de conseil, ces machines d’influence exposées sur le devant de la scène médiatique ces dernières semaines.

Les cabinets de conseil ont été les invités surprises de la campagne présidentielle, avec un enjeu connu dans un cercle d’initiés mais peu du grand public : leur poids grandissant dans la conduite des affaires publiques. Déjà omniprésents dans les hautes sphères dirigeantes du secteur privé, les consultants ont vu leurs contrats conclus avec l’Etat « plus que doubler » entre 2018 et 2021, révélait ainsi en mars le rapport d’une commission sénatoriale.

Leurs noms ont jailli dans le débat public : McKinsey – sous le coup de l’ouverture d’une enquête préliminaire du Parquet national financier pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » –, Boston Consulting Group (BCG), EY, Accenture, PwC… Des cabinets pour la plupart internationaux qui, à Paris, ont l’oreille des leaders du CAC 40 et ont eu notamment une influence importante dans la gestion de la crise sanitaire. Pour les jeunes diplômés, des espaces prestigieux et stimulants, autant que des rampes de lancement ; depuis des années, l’insertion en cabinet de conseil est l’un des débouchés naturels des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, au sein desquelles ces entreprises recrutent des cohortes entières tous les ans.

Et, malgré la concurrence d’une « tentation start-up » qui a point au début des années 2010, leur attractivité ne se dément pas : 24 % des diplômés d’écoles d’ingénieurs et 20 % de ceux d’écoles de commerce se dirigent vers ce secteur, selon l’enquête de 2021 de la Conférence des grandes écoles. « Plus de la moitié de nos étudiants placent le conseil en stratégie, qui a su se positionner sur les enjeux recherchés des technologies et du développement durable, comme leur secteur d’activité favori », souligne Emilie Autissier, responsable carrière à HEC, où un tiers des diplômés s’insèrent dans le consulting.

D’autant que le marché du conseil est en pleine croissance : en France, il a doublé de taille en dix ans. « Nous faisons face à un monde de changements et d’incertitudes, avec des besoins de conseil en hausse. On surfe sur cette vague et on a recruté, en 2021 et 2022, des contingents record », explique Camille Egloff, DRH du cabinet BCG, qui refuse néanmoins de communiquer le nombre de recrutés – une « culture de la discrétion » également partagée par son concurrent, le cabinet américain Bain. Ce dernier avance toutefois un tiers de recrutements supplémentaires à Paris en 2021 par rapport à 2018-2019 et un volume de candidats jamais vu, avec 6 000 candidatures annuelles, contre 4 000 auparavant.

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