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« Aux Compagnons du devoir, nos effectifs ont doublé et nous attirons de nouveaux profils »

Plus de femmes, plus d’étudiants venus de l’enseignement supérieur, plus d’adultes en reconversion : le profil des compagnons est en train de profondemment évoluer, explique Patrick Chemin, secrétaire général des Compagnons du devoir.

Propos recueillis par 

Publié le 23 avril 2022 à 05h00, modifié le 23 avril 2022 à 05h00

Temps de Lecture 3 min.

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Des apprentis charpentiers des Compagnons du devoir portent une pièce destinée à la reproduction d’une partie de la charpente de Notre-Dame de Paris à l’échelle ¾. Ateliers de Gennevilliers, septembre 2019.

On y forme des futurs charpentiers, couvreurs, plâtriers, serruriers, tapissiers... Les effectifs des Compagnons du devoir ont doublé en quatre ans, notamment grâce à l’arrivée d’un public plus diplômé en quête d’une reconversion, explique Patrick Chemin, secrétaire général des Compagnons du devoir et du tour de France.

Observez-vous un regain d’intérêt pour les formations manuelles ?

En quatre ans, nos effectifs ont doublé. De 5500 en 2018, nous sommes passés à 11 000 en 2022. Cette hausse est particulièrement notable dans des métiers comme charpentier, couvreur ou encore plâtrier, où la hausse a, cette année, fait un bond de 11 % à 25 %. C’est une évolution très forte.

Les raisons de ces engouements sont multiples et varient selon les métiers. Ceux du bois, comme l’ébénisterie ou la charpenterie, ont toujours eu du succès, parce que le matériau est noble, chaud et parce que ces professionnels ont auprès du public une image très positive. Et puis, en France, il y a eu un effet Notre-Dame. L’incendie de la cathédrale, en 2019, a profondément marqué les esprits : le drame a conduit de nombreuses personnes à réfléchir à ce qu’elles voulaient réaliser, à trouver du sens. Cela a pu être un déclencheur.

Ensuite, de nombreux métiers du bâtiment, tels que couvreur, maçon, plâtrier, ainsi que des métiers de l’industrie, comme mécanicien de précision ou de maintenance, offrent des perspectives d’insertion et d’évolution élevées. La demande de la part des entreprises est forte, et les personnes qualifiées peu nombreuses. De jeunes diplômés peuvent ainsi s’insérer facilement et selon leur souhait. Si un artisan commence souvent au salaire minimum après avoir obtenu son CAP, les perspectives d’évolution sont bonnes. Un couvreur chef d’équipe gagne 3 000 euros net par mois.

Avez-vous des nouveaux profils parmi vos apprentis ?

Nous avons observé une très forte augmentation de la demande de la part d’un public d’adultes à la recherche d’une reconversion professionnelle, avec un haut niveau d’études ou de compétences : cadres supérieurs, professions médicales, ingénieurs… Ils ont souvent entre 25 et 30 ans, ils ont déjà eu une expérience professionnelle, mais, toujours dans cette quête de sens, ils veulent s’orienter vers un métier manuel.

Il y a aussi des plus jeunes, entre 20 et 25 ans, qui, après plusieurs années dans l’enseignement supérieur, décident de prendre une autre voie. Souvent, ils ont fait le choix de commencer un cursus à l’université ou dans une école sous la pression familiale, parce que beaucoup de nos métiers souffrent d’une mauvaise image. A l’école, on dit aux mauvais élèves que, s’ils ne travaillent pas mieux, ils finiront maçons. Pourtant, c’est un des beaux métiers du bâtiment. Sur chaque chantier, il faut résoudre des problèmes différents et complexes, il faut avoir une bonne capacité d’analyse, de compréhension, d’adaptation, prendre des décisions et encadrer une équipe. Entre 2019 et 2021, le nombre de jeunes à intégrer un apprentissage après un baccalauréat a fait un bond de plus de 100 %. C’est rarement le fruit d’un coup de tête, mais un choix longuement mûri.

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