Il manque 8% d’infirmiers dans les hôpitaux de l’AP-HP

15% des lits des hôpitaux de l'AP-HP sont fermés par manque de personnel, a expliqué le directeur général de l'institution, Martin Hirsch, mercredi sur France Info. 

Martin Hirsch

Capture d'écran France Info

Interrogé sur la situation de l'AP-HP, Martin Hirsch a répondu que le manque de personnel créé de gros problèmes d'organisation : "On est perpétuellement sur la brèche. On ne tourne pas comme on devrait tourner". 

"D'habitude, on a à peu près 4% ou 5% de nos lits qui ne sont pas ouverts, parce qu'il y a un problème ponctuel ou parce qu'on désinfecte. Depuis six mois, ça oscille entre 14% et 16%", a-t-il ajouté. 

Il a expliqué que l'institution "essaye de ne pas fermer de services", mais que "beaucoup de services ont la moitié, à peine deux tiers de leurs lits ouverts"

Lits d'hospitalisation

"Dans nos urgences, ça va à peu près, il se trouve que l'on a pris les mesures en 2019 pour augmenter les effectifs", a-t-il souligné. En revanche, "ça frotte beaucoup" sur les lits d'aval, "même si on fait des efforts considérables d'adaptation ces derniers mois", a-t-il considéré. 

Attractivité

Pour Martin Hirsch, "le modèle sur lequel on a construit l'hôpital, qui était bien adapté à la fin du XXe siècle, n'est plus adapté aujourd'hui". Par exemple, "quand les infirmières sortant de l'école préfèrent l'intérim, en choisissant le jour où elles travaillent, plutôt que de prendre un emploi stable, c'est qu'il y a un problème", a-t-il estimé. 

"J'étais dans un service d'urgence à Lariboisière hier, les médecins urgentistes peuvent, s'ils viennent comme intérimaires, gagner pendant le week-end 3.500 euros", a-t-il aussi expliqué. Le système devient "complètement désorganisé, sauvage, c'est comme s'il y avait l'ubérisation au milieu du statut de la fonction publique du XXe siècle".

Pour Martin Hirsch, le Ségur de la santé, sur le plan de la rémunération, et donc de l'attractivité, n'est "visiblement pas suffisant".  "Il faut probablement repenser les statuts". Peut-être que "le fonctionnement d'emploi à vie dans le service n'est plus adapté", a-t-il remarqué. 

Donnant toujours l'exemple des médecins, il a estimé que "les jeunes médecins ne sont plus attirés par la carrière de leurs prédécesseurs, et on ne leur propose que cela, il faut  leur proposer autre chose, et l'hôpital redeviendra attractif". 

Rédaction ActuSoins

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