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Suicide en école d’architecture: «On nous poussait à bout psychologiquement et physiquement»

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Après le suicide de leur fille, une famille a porté plainte contre l’Ecole d’architecture de Paris-Val de Seine, où elle était étudiante. Dans le viseur, la culture de la «charrette», qui combine manque de sommeil, de repas et de douches, poussant les élèves dans leurs retranchements.
par Julie Malfoy
publié le 3 mai 2022 à 19h15

Difficile de démêler «ce micmac de choses qui a fait que c’est parti en sucette», comme euphémise une étudiante de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-Val de Seine (Ensa PVS). Cette suite d’événements dramatiques qui a poussé sa camarade au suicide en octobre 2020. C’est pourtant ce que l’enquête, ouverte par le parquet de Paris, va devoir déterminer. Prouver si oui ou non l’école est responsable de la «descente aux enfers» vécue par Aimée Flegeau-Kihal pendant ses études. Comme en est persuadée la famille de l’étudiante qui, en juin 2021, a déposé plainte contre l’établissement pour harcèlement, omission de porter secours et homicide involontaire.

Avant son décès, l’étudiante rédigeait les statuts de l’association Entr’Seine, destinée à recueillir des témoignages sur les dérives de l’école. Ses amis reprennent le flambeau peu après sa mort : en une semaine, une petite centaine d’élèves anonymes y déposent des messages. Font état de violences sexistes et sexuelles, de harcèlement, de discrimination. «On ne voulait pas judiciariser. Jusqu’au jour où l’on a appris qu’il y avait plein d’autres cas, relate Jihanne Flegeau-Kihal, la fille aînée. Ça ne touchait pas que ma sœur. Ça m’a bouleversée.» La famille se rend compte d’un «vrai problème» : des étudiants épuisés, déprimés, stressés, voire en danger. Un mal qui ne toucherait pas que l’école de Val de Seine, mais la plupart des écoles d’architecture. Encore «sonnés» par

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