A Billy-Montigny, dans le Pas-de-Calais, Béatrice oscille entre colère et compréhension. «C’est la sixième fois que l’aide à domicile de ma mère ne se présente pas, sans que je sois prévenue. Je sais bien qu’elles sont submergées et fatiguées mais comment on fait, nous ?» Sa mère, Maria, 88 ans, y fait appel depuis trois ans pour faire sa toilette et préparer ses repas. Mais tout est loin d’être parfait. «Ce matin encore, je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas été lavée contrairement aux dires de l’aide, elle n’a pas dû avoir le temps. J’ai beau appeler le service, rien ne change, regrette-t-elle. Ils prennent beaucoup trop de nouveaux contrats alors qu’ils sont déjà en manque de personnel…»
Des personnes âgées pas levées, pas lavées, pas changées, mal nourries… Les situations décrites par les bénéficiaires d’aides à domicile ressemblent en tout point à la maltraitance dénoncée ces derniers mois dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), qui en accueillent aujourd’hui un peu plus d’une sur cinq. «Rien d’étonnant, à domicile ou en structure, c’est exactement la même chose, assure Pierre Czernichow, président de la Fédération 3977, numéro national de lutte contre les maltraitances envers les personnes âgées. C’est le système qui est défaillant.» D’i