Rien ne semble pouvoir arrêter le maire d’Orléans dans son intention de nouer un partenariat avec l’université de Zagreb, en Croatie, pour former de futurs médecins destinés à lutter contre la pénurie de praticiens qui affecte la région Centre-Val de Loire. Un rapport publié mi-avril par les inspections générales des affaires sociales, et de l’éducation, du sport et de la recherche, avait multiplié les réserves, préconisant l’abandon du projet. Mais Serge Grouard (Les Républicains) ne l’entend pas ainsi.
L’édile veut porter, dès la rentrée 2022, l’ouverture à Orléans d’une structure de soutien destinée à accompagner 50 étudiants français qui suivront les cours pour moitié à distance et pour moitié en présentiel et en anglais à la Medical Studies in English, la filière internationale de la faculté de médecine de Zagreb.
Lors d’une conférence de presse, le 28 avril, Serge Grouard a motivé son initiative – déjà tentée avec la même université, en 2016, mais en vain, faute d’accord du rectorat – par l’urgence à agir. Selon le maire, la nouvelle faculté de médecine d’Orléans, dont la création vient d’être annoncée par le premier ministre, ne saurait suffire à combler le manque de médecins en accueillant 105 étudiants de première année en septembre, en préfiguration d’une faculté de médecine pleine et entière « à l’horizon 2025 ».
« Faire bouger les lignes »
Les premiers candidats au partenariat avec l’université de Zagreb doivent adresser un dossier d’inscription à l’établissement croate et passer un concours d’entrée en ligne le 7 juin. La mairie s’engage à financer jusqu’à 50 % des frais de scolarité qui s’élèvent à 12 000 euros par an, en échange de quoi l’étudiant, une fois diplômé, devra exercer à Orléans durant cinq ans.
Serge Grouard a démenti toute intention d’ouvrir dans sa ville une « antenne » de la faculté croate, une décision juridiquement intenable en l’absence d’agréments des ministères de la santé et de l’enseignement supérieur. La municipalité veut donc créer une association, intitulée Loire & Orléans en santé, chargée de distribuer des bourses d’étude et d’offrir des séances de tutorat aux étudiants de retour de Zagreb au second semestre.
Outre la ville, d’autres collectivités font partie des membres fondateurs, dont le département du Loiret. « Tout est bon à prendre, il faut faire bouger les lignes, y compris en prenant un peu de liberté contre les pesanteurs administratives », soutient Marc Gaudet (Union des démocrates et indépendants), président du conseil départemental, qui offrira un complément de bourse.
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