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Témoignage

« Mon métier de home organizer ? Aider les gens à désencombrer leur maison, leur travail et leur vie »

TEMOIGNAGE// Marie Vegas, 42 ans, est une professionnelle de l'organisation. Après une carrière dans le marketing touristique, elle a lancé sa boîte spécialisée, Wonder Organizer, dans le désencombrement et le rangement, il y a un an et demi. Ses clients sont des professionnels et des particuliers qui veulent faire le ménage dans leur vie.

Marie Vegas est une professionnelle du rangement, du tri et de l'organisation. Désencombrer c'est son métier.
Marie Vegas est une professionnelle du rangement, du tri et de l'organisation. Désencombrer c'est son métier. (Wonder organizer)

Par Marion Simon-Rainaud

Publié le 14 févr. 2022 à 08:00Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

Dans ma vie personnelle comme professionnelle, j'ai toujours été carrée et organisée. Mais, j'ai découvert il y a peu que c'était un métier à part entière. Ça a été comme une évidence pour moi : je suis devenue professionnelle de l'organisation.

Je choisis cette dénomination-là, mais en réalité il peut y en avoir plusieurs : « consultante en rangement », « coach en organisation » ou encore « home organizer ». Derrière ces étiquettes, une même mission : alléger et organiser les espaces (et temps) de vie et de travail. Ce travail s'adresse autant à des foyers qu'à des entreprises.

Pour ma part, j'ai cinq cordes à mon arc : le « home organizing » (organisation familiale), le « home management » (gestion des tâches ménagères et de l'organisation familiale), l'« office organizing » (optimisation d'un espace de travail - un bureau, une arrière-boutique, une réserve, une camionnette d'artisan, etc.), l'« office management » (réflexion sur les process) et la gestion d'emploi du temps, des priorités.

Cinquante personnes accompagnées en dix-huit mois

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Je suis adhérente à la Fédération francophone des professionnels de l'organisation (FFPO), qui rassemble environ 150 pros, depuis le 1er avril 2020. Malgré les périodes de confinement, les demandes n'arrêtent pas. En un an et demi, j'ai épaulé une cinquantaine de personnes, que ce soit par un accompagnement personnalisé, des conférences ou des ateliers.

A l'heure actuelle, 90 % de ma clientèle sont des femmes. Mais je mets toujours leur conjoint et leurs enfants dans la boucle. De même pour un patron qui fait appel à mes services, j'inclus très tôt ses équipes dans les échanges.

Il est difficile d'estimer le temps en moyenne que je passe avec chacun car cela dépend de la demande, du profil, de l'ampleur de la tâche. Parfois, je passe de deux à quatre heures pour un accompagnement, parfois une journée, voire des sessions de plusieurs semaines ou mois.

Opération de désencombrement avec l'Ademe

Avec d'autres home organizers, j'ai participé à une opération de désencombrement et prise de conscience d'ampleur nationale menée par l'Ademe, l'agence gouvernementale pour la transition écologique. Pendant sept mois, vingt et un foyers témoins ont participé à cette étude dans l'optique d'une consommation plus responsable.

L'écologie est un aspect primordial dans mon travail. Quand j'accompagne le tri dans une maison, notamment, je privilégie toujours la réutilisation, la réparation, le recyclage ou le don à des structures, des personnes dont on sait qu'ils vont les utiliser, plutôt que la déchetterie.

Ce virage professionnel est à la fois le fruit de ma carrière et de ma vie personnelle. Après le lycée, j'ai fait une école de commerce, l'Essca, à Angers. Je me suis alors spécialisée dans le marketing de services. A la fin de mes études, j'ai directement été embauchée en CDI par un tour-opérateur de tourisme espagnol.

Je recherchais les meilleures offres touristiques en Europe (Croatie, Monténégro, Espagne et Portugal) et en Amérique latine (Mexique, Pérou). Les volumes à gérer étaient importants, l'équipe restreinte, il fallait être méthodique.

Grâce à mes techniques personnelles d'organisation, je suis vite montée en grade. En près d'un an, je suis devenue cheffe de produit. Et je suis restée sept ans dans cette entreprise qui depuis a fermé.

Bien s'organiser, une nécessité pour une famille avec trois garçons, dont des jumeaux

Un an avant la faillite, j'ai eu mon premier enfant et, l'année suivante, des jumeaux. Je vivais alors à Paris dans un petit appartement, il a donc fallu redoubler d'imagination pour optimiser les espaces le mieux possible. (Rires.)

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Avec mes trois garçons en bas âge, à ce moment-là, j'ai fait une pause professionnelle pendant quatre ans. J'en ai profité pour me former à l'e-marketing et l'e-commerce via une formation à distance dispensée par le CNAM, en 2014. L'année suivante, j'ai été recrutée par une start-up qui passait à l'échelle et qui avait besoin de quelqu'un d'expérimenté pour structurer la boîte passée en deux ans de 10 à 90 personnes.

Après cette expérience, j'ai été formatrice dans une école de commerce, une université et même pour de la formation pour adultes. Au bout de deux ans, en 2019, la volonté de transmettre au quotidien, tout en aidant mon prochain, est devenue prioritaire.

Une découverte du métier… par hasard

Au détour de lectures, j'ai découvert le métier de home organizer. J'ai contacté deux professionnelles qui me l'ont expliqué plus en détail, et je me suis inscrite à la formation du cabinet de Diane Ballonad-Rolland, Temps & Equilibre, dans la foulée (quatre-cinq mois à distance).

Aujourd'hui, j'adore mon métier. Je m'en émerveille tous les jours, et je le dis vraiment à la manière d'une petite fille. (Rires.) Je suis faite pour accompagner des gens à un moment de leur vie où ils sont perdus : à faire le tri, à enlever le superflu, à augmenter leur bien-être.

Un travail aussi de psychologue

Car ranger un espace et s'organiser implique aussi un travail psychologique. Et c'est tout un processus. Je dis toujours à mes clients : au début de notre collaboration vous m'aimez bien, au milieu je commence à vous agacer, à la fin vous me détestez, mais une fois le travail fini vous serez soulagé et (en général) vous me remercierez.

Côté salaire, je gagne aujourd'hui sensiblement ce que je gagnais lorsque j'étais salariée. Même s'il y a tous les à-côtés de la vie d'entrepreneur, j'ai la main sur mon emploi de la semaine et cela me convient. »

À noter

Si vous avez aussi une belle (ou moins belle) histoire à raconter, n'hésitez pas à nous contacter : redaction-start@lesechos.fr

Et pour lire d'autres témoignages inspirants, c'est ICI .

Propos recueillis par Marion Simon-Rainaud

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