Les énergies renouvelables coûtent de l’argent à l’Etat. Trop, selon leurs détracteurs. Mais, quand les cours du marché s’affolent, elles peuvent aussi en rapporter. Les éoliennes et les panneaux solaires du pays devraient permettre d’économiser ou de verser aux finances nationales 14,4 milliards d’euros. Du moins, selon les estimations présentées par le syndicat patronal France Energie Eolienne (FEE), le 12 avril, entre les deux tours de l’élection présidentielle.
« L’Etat a d’abord investi dans l’accompagnement d’actifs à travers les tarifs d’achat garantis ou les compléments de rémunération, rappelle Michel Gioria, délégué général de FEE. Maintenant, ce système permet de redistribuer les fruits de la transition énergétique à la population. »
Les dispositifs des compléments de rémunérations s’indexent à partir d’un prix prédéterminé. Si les tarifs du marché passent bien au-delà du tarif fixe, les producteurs ont alors à reverser le trop-perçu. Soit 3,3 milliards d’euros au titre de 2021, et 5,1 milliards prévus pour 2022. S’y ajoutent des recettes : 6 milliards d’euros net, dont 3,7 fournis par l’éolien à lui seul.
« Cette tendance devrait durer encore au moins deux ans, mais son évolution reste ensuite plus difficile à prédire », Nicolas Goldberg, cabinet de conseil Colombus Consulting
Pour le premier trimestre 2022, le prix moyen de l’électricité sur le marché avoisinait les 231 euros par mégawattheure, indique FEE, contre 108 euros en 2021, et 50 euros en moyenne en 2020 avant la crise due au Covid-19. Or, « au cours des dernières années, les énergies renouvelables sont devenues de plus en plus compétitives, permettant de significativement faire baisser le tarif garanti, de l’ordre de 60 euros par mégawattheure pour les récents appels d’offres éolien ou photovoltaïque au sol », précise le ministère de la transition écologique, contacté par Le Monde.
« Quand l’Etat autorise un parc éolien aujourd’hui, il gagne de l’argent. Cette tendance devrait durer encore au moins deux ans, mais son évolution reste ensuite plus difficile à prédire », estime Nicolas Goldberg, référent énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting.
Plaidant pour sa filière, Michel Gioria estime que « le retard sur le développement des énergies renouvelables prive l’Etat de recettes ». L’éolien et le photovoltaïque, dont le stockage en grande quantité reste à inventer, ont produit respectivement 7 % et 2,7 % de l’électricité française en 2021. Loin derrière le nucléaire (69 %), mais aussi derrière les barrages hydrauliques (12 %).
Il vous reste 41.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.