Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’augmentation inquiétante des cas de « burn-out scolaire » chez les lycéens

Alors que les élèves de terminale passent pour la première fois les épreuves d’enseignement de spécialité du baccalauréat, les enseignants s’alarment de l’anxiété provoquée notamment par le contrôle continu et l’orientation.

Par 

Publié le 10 mai 2022 à 01h49, modifié le 11 mai 2022 à 09h10

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Lise (certains lycéens ont requis l’anonymat) craint la crise d’angoisse. Mercredi 11 mai et jusqu’au 13, cette élève de terminale passera les épreuves de spécialité, qui comptent pour un tiers de la note du baccalauréat. Même si elle va mieux depuis quelques mois, la lycéenne lyonnaise a peur d’une rechute au plus mauvais moment. Après une année de seconde compliquée par des « relations toxiques » avec d’autres élèves, elle fait une crise d’angoisse en plein devoir sur table, en début de classe de première. « J’ai eu un trou noir et des bouffées de chaleur, je me répétais en boucle que je n’allais pas y arriver. Je suis sortie de la salle en tremblant en plein milieu du contrôle, j’avais perdu tous mes moyens », se remémore la jeune fille.

Lise passe une année de première chaotique, fait régulièrement des malaises lors des évaluations, au point d’avoir des difficultés à les passer. Elle s’accroche et continue malgré tout d’aller en cours. Le passage à l’enseignement hybride – un jour de cours au lycée, un jour de cours à distance, du fait de l’épidémie de Covid-19 – et l’absence non remplacée, pendant plusieurs mois, de son enseignant de la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ne calment pas ses appréhensions, bien au contraire. « Je pleurais tous les soirs, je n’arrivais pas à m’enlever de la tête que j’allais rater le bac. Heureusement, mes enseignants comme mes parents ont été bienveillants », dit-elle. Depuis décembre 2021, elle remonte la pente grâce à la psychologue qui la suit depuis la seconde, mais elle se sent encore fragile et reste sous anxiolytiques.

Lise fait partie des lycéens en burn-out scolaire. Le terme ne fait pas toujours consensus et le phénomène, caractérisé par un épuisement, une perte de sens et de motivation face à un stress chronique, est difficile à quantifier tant les indicateurs font défaut, mais les personnels de l’éducation nationale sont formels : les lycéens sont plus sujets qu’auparavant à l’anxiété, aux crises de larmes, voire à la dépression ou à la phobie scolaire.

Si de multiples facteurs entrent en ligne de compte dans le mal-être des adolescents, « l’angoisse de la performance », comme l’appellent les psychologues, n’est pas à négliger.

Océan d’incertitudes

« Cette année, trente élèves sur 1 200 bénéficient d’un PAI [projet d’accueil individualisé] avec des décharges de cours, car ils n’arrivent plus à tout gérer. Il y a encore trois ans, ils étaient à peine dix », constate Franck Antraccoli, proviseur à Nantes et secrétaire général du syndicat de chefs d’établissement ID-FO. « Les files d’attente devant nos infirmeries augmentent, et nous n’arrivons pas à répondre à toutes les demandes », s’inquiète Saphia Guereschi, infirmière dans l’éducation nationale et secrétaire générale du Snics-FSU, alors qu’on ne compte que 7 700 infirmières scolaires en France.

Il vous reste 63.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.