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Reportage

Formation des agricultrices en non-mixité: «Ça aide à ne pas se sentir jugées»

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Dans le Périgord, un groupe de femmes se forme entre elles à la maîtrise du tracteur. Un apprentissage collectif qui permet aux participantes, pour la plupart initialement non issues du milieu agricole, d’acquérir des gestes techniques et de gagner en autonomie.
par Marion Perrier
publié le 11 mai 2022 à 20h25

«Conduite, entretien, maintenance.» Distribué sur les tables, un fascicule orné de photos de tracteurs annonce le programme. Dans la salle de cours de la maison familiale rurale (MFR) de Thiviers, au château de la Filolie, en Dordogne, douze agricultrices sont venues des quatre coins du département pour en apprendre davantage sur le maniement de cet engin.

«J’aimerais gagner en autonomie, explique Jeanne Rousseau, paysanne-boulangère avec son compagnon. Sur la ferme, c’est plutôt lui qui utilise le tracteur.» «Moi je le conduis mais c’est mon mari qui l’entretient», renchérit Coralise Paugam. Après des études de psychologie et plusieurs années de salariat agricole, elle a récemment repris un élevage de vaches allaitantes. Pour cette journée de formation, la trentenaire a apporté la notice de son vieux tracteur, une liste de questions sur «la fréquence et le type d’entretiens à réaliser» et les Doigts coupés, un livre de l’anthropologue Paola Tabet. «Elle montre que, dans les peuples primaires, la division du travail entre hommes et femmes est fondée sur l’appropriation des outils les plus performants par les hommes», résume-t-elle à ses camarades.

Comme elle, certaines veulent pouvoir prendre soin de leurs vieilles machines et acquérir du vocabulaire mécanique. D’autres souhaitent dépasser leur appréhension au volant, connaître les règles pour éviter de «cabaner» sur une parcelle en pente ou encore comprendre la logique qui prés

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