Ce métier qui recrute : comment devenir développeur d’applis pour smartphone

Petites et grandes entreprises ne peuvent plus s’en passer. Et si vous deveniez concepteur d’applis pour mobiles ?

Le développeur d’application mobile travaille en étroite relation avec le client, afin de répondre à ses besoins en matière de design et de fonctionnalités. Getty Images/Pichsakul Promrungsee
Le développeur d’application mobile travaille en étroite relation avec le client, afin de répondre à ses besoins en matière de design et de fonctionnalités. Getty Images/Pichsakul Promrungsee

    C’est la folie des applis mobiles ! Les entreprises l’ont bien compris et celles-ci s’imposent désormais comme le complément nécessaire au traditionnel site Web. Faciles d’emploi, gratuites ou payantes… les particuliers en raffolent, eux, dans leur vie quotidienne pour vérifier des horaires de transports, prendre rendez-vous chez un médecin, trouver sa route en voiture ou se faire livrer un repas. Résultat, il y a pénurie de développeurs d’applis, désormais très recherchés par les entreprises prestataires.

    « Le métier est en tension. Songez que l’on a constaté une augmentation des 40 % des offres d’emploi en un an. Il y a eu 25 600 propositions pour des développeurs d’applis en 2021. Et on prévoit 250 000 créations d’emplois dans les entreprises prestataires d’ici à 2030 ! », affirme Neila Hamadache, déléguée à la formation chez Numeum, première organisation de l’écosystème numérique en France (entreprises de services, éditeurs de logiciels, plateformes et sociétés d’ingénierie et de conseil en technologies). Au total, Numeum représente 2 500 entreprises qui totalisent 85 % du marché en France, soit 53 milliards d’euros et 538 000 salariés.

    De bac + 2 à bac + 5

    « Trouver de bons candidats, des profils adaptés, est la priorité numéro 1 des entreprises du secteur, note la déléguée à la formation. Paradoxalement, les jeunes sont passionnés d’Internet, mais comme simples consommateurs. Ils ignorent encore trop souvent la réalité du métier », regrette-t-elle. En clair, ils ne se demandent pas assez comment on fabrique une appli. « C’est comme construire une maison pour laquelle ont fait appel à différents corps de métiers, avec un vrai collectif et une véritable relation clientèle, poursuit Neila Hamadache. On est loin de l’image du geek enfermé toute la journée dans sa soupente, les yeux rivés sur son ordinateur. »

    Bien sûr, une partie du métier de développeur reste très technique. À partir d’un cahier des charges précis négocié avec le client, le développeur codeur construit une appli et doit posséder pour cela de solides connaissances en mathématiques et en informatique. Il doit choisir les logiciels et codes spécifiques. En général, il travaille en relation avec le chef de projet et un graphiste / webdesigner. Il peut exercer au sein d’un cabinet spécialisé, en entreprise ou à son compte.



    Que les potentiels candidats se rassurent : on n’est pas obligé d’avoir fait polytechnique pour devenir développeur d’applis mobiles ! Même si le niveau est assez élevé, comme l’indique Neila Hamadache : « Hors formations privées et formation continue, 32,7 % ont un niveau bac + 5, 7 % bac + 3 ou 4 et 11,8 % bac + 2. »

    On peut donc faire une école d’ingénieurs ou suivre les cursus universitaires qui sont nombreux : deux ans pour obtenir un BTS en informatique ; trois ans pour le BUT informatique, le BUT métiers du multimédia et de l’Internet, ou une licence pro métiers de l’informatique ; cinq ans pour un diplôme d’ingénieur ou un master en informatique mobile. En conséquence, les salaires sont intéressants : entre 2 900 et 3 200 euros brut mensuels pour un développeur débutant, jusqu’entre 3800 et 4500 euros pour un profil confirmé.



    « Les autodidactes peuvent aussi s’initier en ligne auprès d’une formation privée, ce qui permet d’entrer par la petite porte et de gravir les échelons en entreprise », ajoute la responsable de Numeum.

    Bien choisir sa formation

    Nombreux parmi les futurs embauchés opèrent une reconversion professionnelle. Pour s’y retrouver, il faut consulter le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Numeum a créé de son côté des sites très utiles aux candidats. Attention, cependant, à bien différencier les formations certifiantes de celles qui ne délivrent pas de diplôme reconnu.

    Pierre, jeune parisien, passionné d’informatique depuis l’enfance, s’est installé à son compte, après un bac + 3 spécialisé en outils numériques. Il illustre bien ces nouveaux développeurs multicartes et ne se considère pas comme un simple concepteur d’applis. « Je vois plutôt mon métier comme un couteau suisse du web. J’ai de bonnes connaissances techniques en logiciels et codage, mais aussi en web design et même en marketing pour la relation client. Il faut rester au top et mettre constamment à jour chacun des outils. Comme un bébé, une application web mobile a besoin qu’on prenne soin d’elle en permanence ! Mes clients comptent beaucoup sur le service après-vente. »

    PRATIQUE

    Sites Internet utiles : découvrez les métiers du numérique sur le site Concepteurs d’avenir ; et sur le site Talents du numérique

    Lien vers l’Observatoire de Branche, plus particulièrement le référentiel métier et la fiche « Développeur » :

    Sans oublier Onisep.fr, rubrique développeurs, où vous trouverez toutes les formations numériques post-bac publiques, mais aussi les sites de l’APEC et de Pôle emploi.

    Il recrute : Antoine Mulak, responsable commercial de Galadrim

    Quinze embauches annuelles. Galadrim, fondée par deux jeunes polytechniciens passés par IBM et Microsoft, affiche une croissance éclatante : + 77 % en 2021 ! « On embauche désormais une quinzaine de salariés par an », confie Antoine Mulak, le responsable commercial de cette jeune société installée à Paris et à Nantes, qui lance des projets web, mobile et data pour les entreprises. « Notre clientèle va de la petite start-up au grand groupe comme Carrefour, Chanel, Decathlon… Le développement des applis mobiles fait exploser le marché. »

    Un profil jeune. Les quarante salariés sont jeunes, avec une moyenne d’âge de l’équipe qui s’élève à 27 ans. « Si le profil des candidats est haut de gamme, la plupart étant issus d’une école d’ingénieurs, Galadrim reste accessible aux parcours atypiques. Certains sont issus de l’école 42, ouverte aux autodidactes. On a même un ancien hôtelier qui s’est reconverti. »

    Des salaires attractifs. Mais attention, la sélection est forte : « On fait passer une batterie de tests aux candidats, c’est très important pour nous. Ils évaluent les compétences purement techniques, mais aussi la capacité de travailler en équipe et d’avoir une bonne relation avec les clients. Nous avons besoin de ressources fortes en 2022, pour répondre à notre développement et nos nouveaux projets. Donc, on embauche de plus en plus ! Chez nous, le développeur d’applis junior peut gagner jusqu’à 45 000 euros brut annuels et les salaires peuvent monter rapidement pour les profils expérimentés. » De quoi donner envie de postuler…