Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Des étudiants d’AgroParisTech appellent à « déserter » des emplois « destructeurs »

Huit diplômés de l’école d’ingénieurs agronomes se sont exprimés, lors de leur cérémonie de remise de diplômes, contre un avenir tout tracé dans des emplois qu’ils jugent néfastes.

Par 

Publié le 11 mai 2022 à 14h59, modifié le 12 mai 2022 à 12h11

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

« Ne perdons pas notre temps, et surtout, ne laissons pas filer cette énergie qui bout quelque part en nous. » Sur la scène de la luxueuse salle parisienne Gaveau, ce 30 avril, ils sont huit ingénieurs agronomes, fraîchement diplômés de la prestigieuse école AgroParisTech, à prendre la parole collectivement. Dans l’ambiance plutôt policée de cette soirée de remise de diplômes, après une introduction de musique disco sous éclairage de néons violet et vert bouteille, ils déroulent, d’un ton calme, un discours tranchant très politique.

« De quelle vie voulons-nous ? », demandent-ils. Ils se nomment « les Agros qui bifurquent » et appellent leurs camarades à « déserter ». Déserter quoi ? Le chemin qui leur est ouvert vers des emplois dans l’agro-industrie notamment, qui participent selon eux aux « ravages sociaux et écologiques en cours ». « Trafiquer en labo des plantes pour des multinationales (…), inventer des labels “bonne conscience” (…), pondre des rapports RSE [responsabilité sociale des entreprises] (…), ou encore compter des grenouilles et des papillons pour que les bétonneurs puissent les faire disparaître légalement. A nos yeux, ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire. » Passé les premières secondes de surprise, l’auditoire applaudit ces prises de parole très directes.

Depuis sa mise en ligne, mardi soir 10 mai, la vidéo de cet appel tourne en boucle sur les réseaux sociaux, avec plus de 400 000 vues. Le discours a été relayé par le leader de la Nouvelle Union populaire écologiste et solidaire (Nupes), Jean-Luc Mélenchon, qui y voit « l’espoir le plus grand, que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons ». Le chercheur François Gemenne (université de Liège), et contributeur pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), salue sur Twitter un « discours d’une exceptionnelle puissance », ajoutant : « Dans toutes les grandes écoles et universités, il y a quelque chose qui est en train de se passer. »

Enjeu de la préservation de la planète

« Nous nous adressons à celles et ceux qui doutent, à vous qui avez accepté un boulot parce qu’“il faut bien une première expérience” (…), lancent sur scène les huit jeunes diplômés. A vous qui sentez un malaise monter sans pouvoir le nommer, qui trouvez souvent que ce monde est fou (…). Nous avons douté, et nous doutons parfois encore. Mais nous refusons de servir ce système et nous avons décidé de chercher d’autres voies. »

Ces ingénieurs ont choisi d’emprunter divers chemins : installation en apiculture, agriculture collective, engagement auprès du mouvement des Soulèvements de la Terre ou contre l’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse… « N’attendons pas le douzième rapport du GIEC, qui démontrera que les Etats et les multinationales n’ont jamais fait qu’aggraver les problèmes et qui placera ses derniers espoirs dans les révoltes populaires, appellent-ils. Vous pouvez bifurquer maintenant. »

Il vous reste 41.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.