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Les monteurs d’exposition se font la courte échelle

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Le statut des installateurs d’art, travailleurs de l’ombre essentiels, se précarise depuis une dizaine d’années. Pour se protéger, certains tentent de se structurer, notamment via des coopératives.
par Claire Moulène
publié le 12 mai 2022 à 18h16

«Nous vivons comme les livreurs à vélo, les Uber et autres travailleurs isolés des plateformes», alertait en mars 2020 le collectif l’Œuvrière dans une tribune intitulée «Le vernis s’écaille». L’association fédère aujourd’hui une quarantaine d’installateurs d’œuvres d’art, «ouvrier·es de la culture française, au même titre que les régisseur·ses, socleur·ses, éclairagistes, poseur·ses de signalétique, agent·es d’accueil, médiateur·rices, constructeur·rices, peintres, chargé·es de productions, commissaires, critiques, artistes, tous ces métiers sans lesquels il n’y aurait pas d’expositions».

Dénonçant l’effet ciseau d’un secteur, celui de l’art, en pleine croissance mais qui voit «ses conditions d’embauche et de protection sociale se détériorer», ces installateurs d’art, que l’on appelle aussi monteurs d’exposition, se débattent au sein d’un système qui leur offre peu de reconnaissance et des traitements disparates. Pourtant, sans eux, pas d’explosion de couleurs à la Fondation Vuitton à Paris, pas de costumes siglés Eva Kotatkova répandus dans la nef du CAPC de Bordeaux ou de poupées vaudou signées Annette Messager au LaM de Villeneuve-d’Ascq – trois expositions à voir en ce moment en France. Les monteurs savent tout faire : manipuler avec précaution des œuvres souvent fragiles, battre du niveau ou du laser pour accrocher droit, suspendre (1,55 mètre de hauteur par le milieu est la norme en vigueur) et parfois procéder à quelques retouches. Pour certaines

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