Disparition du corps diplomatique : vent de fronde au quai d’Orsay

Les diplomates seront en grève le 2 juin pour s’opposer à la disparition du corps diplomatique. Une première depuis... 2003 au ministère des affaires étrangères.

Un décret paru au Journal officiel entérine la disparition, à compter du 1er janvier 2023, des conseillers des affaires étrangères et des ministres plénipotentiaires. LP/Olivier Boitet
Un décret paru au Journal officiel entérine la disparition, à compter du 1er janvier 2023, des conseillers des affaires étrangères et des ministres plénipotentiaires. LP/Olivier Boitet

    Cela ne se verra pas forcément, mais les diplomates du Quai d’Orsay vont mener une journée de grève le 2 juin. Le préavis a été déposé par six syndicats (CFTC, CGT, FSU…) sollicitée par un collectif de diplomates. Une grève, rarissime au « Département » (surnom en interne du ministère), cela ne s’était pas vu depuis 2003 pour des questions de primes de résidence pour les agents à l’étranger. Drôle d’accueil pour le ou la future occupante du poste, si l’actuel ministre Jean-Yves Le Drian ne rempile pas. L’objet du courroux ? Un décret paru subrepticement au Journal officiel en plein entre-deux-tours de la présidentielle, le week-end de Pâques de surcroît.

    Il entérine la disparition, à compter du 1er janvier 2023, des deux corps les plus prestigieux : les conseillers des affaires étrangères et les ministres plénipotentiaires. Ceux qui ouvrent aux postes d’ambassadeur et de directeurs centraux. Les quelque 800 hauts fonctionnaires (sur un total d’un peu moins de 6000 agents titulaires) concernés sont invités à se fondre d’ici 2023 dans le nouveau corps des « administrateurs de l’État », appelés à servir dans n’importe quel ministère et non plus seulement la diplomatie. Ils y rejoindront les préfets et sous-préfets, dont le corps disparaît aussi.