Elle aurait pu faire un « 20 heures », en s’adressant à l’ensemble des Français lors d’un journal télévisé. Ou tenir une conférence de presse pour dresser sa feuille de route, au début du second mandat d’Emmanuel Macron. Mais elle a préféré jouer la sécurité. Trois jours après sa nomination, Elisabeth Borne a choisi d’effectuer son premier déplacement en tant que première ministre aux Mureaux (Yvelines), jeudi 19 mai, pour aborder des sujets qu’elle maîtrise sur le bout des doigts.
Insertion sociale, dispositifs d’aide pour intégrer le marché d’emploi, égalité des chances… Celle qui a succédé à Jean Castex à la tête du gouvernement a effectué son baptême de l’air sur un terrain connu, donnant l’impression d’être encore dans le costume de la ministre du travail. Un poste qu’elle occupait depuis près de deux ans, avant de poser ses bagages à Matignon.
Lors de cette visite dans un quartier populaire, Mme Borne ne s’est pas éternisée, restant moins de deux heures sur place. Lors des échanges qu’elle a pu avoir avec des représentants d’associations et des bénéficiaires des différents programmes d’aides, un fil rouge est revenu constamment : l’émancipation des jeunes femmes par le travail, avec le souci d’offrir les mêmes chances à chacun de s’en sortir, quel que soit son milieu d’origine.
« Je ne peux pas accepter qu’un jeune reste sur le bord de la route parce qu’il n’a pas la bonne adresse, les bons codes, les bons réseaux », a-t-elle déclaré, en vantant le programme « Un jeune, une solution » et le contrat d’engagement jeune. Des dispositifs instaurés par l’Etat ces dernières années et qu’elle a pilotés lorsqu’elle était au ministère du travail.
« Il reste du boulot à faire »
Insistant sur sa volonté de continuer à « aider » les jeunes, en particulier les femmes, à trouver un emploi, elle a livré la marche à suivre aux jeunes filles qui l’écoutaient : « Il faut d’abord prendre confiance en vous, puis avoir des rêves. Et c’est notre responsabilité de vous accompagner pour vous aider à les réaliser », a-t-elle poursuivi.
Mme Borne a rappelé que cela faisait écho à son propre parcours, qu’elle a qualifié de « difficile ». Elle fut orpheline de père à l’âge de 11 ans, puis boursière, et a faitde brillantes études, notamment en intégrant l’Ecole polytechnique. La méritocratie, donc, elle connaît. « Je dois tout finalement à la République et à notre pays, et donc c’est pour ça que ça me tient à cœur, cette chance qu’on peut avoir dans notre pays de réaliser ses rêves », a-t-elle insisté.
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