Thierry Marx, Bérénice Bejo, Abd al Malik... l’opération séduction des stars pour promouvoir le mentorat

EXCLUSIF. Le Collectif Mentorat diffuse un clip de sensibilisation pour inciter les entreprises et leurs collaborateurs à s’engager.

«C’est aussi avec l’aide de tuteurs que j’ai construit ma carrière, lance Thierry Marx, un des mentors. Pouvoir maintenant participer à l’éclosion de quelqu’un, c’est un bonheur.» LP/Delphine Goldsztejn
«C’est aussi avec l’aide de tuteurs que j’ai construit ma carrière, lance Thierry Marx, un des mentors. Pouvoir maintenant participer à l’éclosion de quelqu’un, c’est un bonheur.» LP/Delphine Goldsztejn

    Et si vous accompagniez un jeune en difficulté dans sa carrière professionnelle ? C’est l’action soutenue par le Collectif Mentorat, un groupe d’associations qui promeut l’égalité des chances en France. Dans un clip de sensibilisation porté par des personnalités, comme Thierry Marx, Bérénice Bejo, Abd al Malik ou Daphné Bürki, le collectif encourage à développer le partage d’expériences entre une personne expérimentée (le mentor) et un jeune (le mentoré). Un échange bénéfique pour les deux partis.

    Au total, dans la vidéo, 8 personnalités d’horizons divers prennent la parole. Parmi elles, le chef cuisinier Thierry Marx. Pour lui, s’engager pour le mentorat était une évidence : « On a l’impression de vivre dans un monde qui va à 2 000 à l’heure. Mais la vraie vie, c’est se poser avec les gens et leur parler de leurs doutes, de leurs craintes… », confie-t-il. Après 25 ans d’engagement pour une cuisine plus solidaire et équitable, Thierry Marx en a accompagné, des jeunes cuisiniers ! « C’est aussi avec l’aide de tuteurs que j’ai construit ma carrière, poursuit-il. Pouvoir maintenant participer à l’éclosion de quelqu’un, c’est un bonheur. »

    Un « coup de pouce »

    Le Collectif Mentorat compte déjà 100 000 volontaires dans ses rangs, mais son président, Christophe Paris, ambitionne de doubler ce nombre. Selon lui, retraités, salariés, et même étudiants gagneraient à devenir mentors : « C’est rapidement gratifiant parce que c’est utile », martèle-t-il. Au programme : un accompagnement personnalisé dans son projet et un échange de connaissances sur le milieu professionnel, ouvrant des portes pour la personne dont on est tuteur. Sans pour autant tomber dans le piston.

    Cette entraide ne se limite pas aux cuisines. En mars 2020, Joseph Jowel étudie en classe préparatoire scientifique à Versailles. Au moment de choisir une grande école, l’hésitation s’installe. « Dans ma famille, je suis l’un des seuls qui a fait des grandes études. Je ne savais pas trop comment m’orienter », se souvient-il. Ses professeurs le mettent en contact avec Article 1, une association membre du Collectif Mentorat. Elle lui assigne un mentor. Le but : lui proposer un soutien moral à l’approche des concours. « Avec la pandémie, l’avenir était obscur. Le mentorat m’a aidé à tenir le cap », explique Joseph. Depuis, l’étudiant a intégré l’Institut national des sciences appliquées, une grande école d’ingénieurs à Lyon.

    Guillaume Dimitri, le mentor de Joseph, travaille à Paris. Malgré la distance, il garde le contact avec son mentoré. Candidatures de stages, peaufinement de CV, oraux blancs… Après un seul tête-à-tête, le binôme échange désormais mensuellement par téléphone sur l’avenir du jeune homme de 25 ans. Une « amitié professionnelle », selon Joseph, un « accompagnement de coaching », pour Guillaume Dimitri. « Ça fait plaisir de se sentir utile », résume ce consultant dans un cabinet de conseil. « J’aime le voir progresser, et pour lui c’est un vrai coup de pouce. »

    Gagner en pédagogie

    Éveiller les collaborateurs d’entreprise à la lutte contre l’inégalité des chances à travers le mentorat, tel est l’objectif posé par Antoine Sire, directeur de l’engagement d’entreprise à BNP Paribas. Au sein de la banque, 500 cadres se sont engagés pour accompagner des jeunes. Cette pratique a rendu plus d’un salarié « addict », selon lui.

    « Avoir une relation proche avec un mentoré, ça nous confronte à des problèmes différents de ceux trouvés au bureau », détaille Antoine Sire. Pour BNP Paribas, le mentorat permet de prendre conscience des inégalités, et donne l’opportunité à ses employés de transmettre leur expérience. « Nos salariés emmagasinent beaucoup de compétences et ont un goût naturel pour la transmission », affirme-t-il. Autre bénéfice : les collaborateurs impliqués dans le projet y gagnent en pédagogie. Il décrit une culture qui favorise les échanges et « renforce notre capacité à mentorer des gens ».