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Hôpital : la crise ne cesse d’enfler aux urgences

Avant même la période estivale, de nombreux services se retrouvent obligés de réduire leur activité, parfois même de fermer la nuit. De grands centres hospitaliers comme le CHU de Bordeaux sont désormais touchés.

Par ,  (Marseille, correspondant) et  (Bordeaux, correspondante)

Publié le 23 mai 2022 à 02h48, modifié le 15 juin 2022 à 11h02

Temps de Lecture 6 min.

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Devant les urgences de l’hôpital Pellegrin, à Bordeaux, le 19 mai 2022.

Une grande tente dressée à l’extérieur, des membres de la protection civile… l’accueil est pour le moins surprenant à l’entrée des urgences du centre hospitalier universitaire (CHU) Pellegrin, à Bordeaux. Après 17 heures et jusqu’à 8 heures du matin, les patients qui arrivent découvrent en effet porte close. Du jamais-vu. A la place, cet avant-poste avec des bénévoles à l’uniforme bleu marine et orange, chargés de trier les urgences les plus graves. « Hier, quelqu’un est arrivé, il faisait un œdème. On l’a immédiatement fait entrer », raconte l’un d’entre eux posté avec quatre autres diplômés de secourisme, jeudi 19 mai, pour bien signifier que les urgences vitales ou aiguës continuent à être prises en charge. « Quand on a un doute, l’infirmier de garde vient voir de quoi il retourne », rassure-t-il aussi.

Ces bénévoles sont désormais là chaque soir, jusqu’à 22 heures, pour évaluer l’état d’un patient qui se présenterait de lui-même alors que la population a été appelée à en passer par un appel au SAMU avant de venir. Passé ce créneau, les citoyens sont invités à contacter eux-mêmes le 15 à partir d’un interphone.

 Le Dr Philippe Revel, chef du pôle urgences-adultes-SAMU-SMUR du CHU de Bordeaux, devant les urgences de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, le 19 mai 2022.

Un fonctionnement très dégradé le soir et la nuit auquel a dû se résoudre le grand centre aquitain depuis le 18 mai. Et qui inquiète déjà les autres établissements de santé, nombreux à voir la tension monter dans leurs services d’urgence, avant même la période estivale. En cause, explique le professeur Philippe Revel, chef de service des urgences et du SAMU bordelais, la pénurie de personnel médical et paramédical. « Il nous manque 40 % d’effectifs, résume-t-il. Pendant la crise du Covid, tout le monde a fait corps, mais maintenant, tout le monde lâche et les départs se sont accélérés. »

Depuis mai, il a fallu descendre à seulement deux médecins urgentistes la nuit, au lieu de trois. « Les conditions de travail ne sont plus acceptables », poursuit le professeur Revel, d’où cette nouvelle configuration qui doit permettre de réduire les entrées au minimum, et d’assurer la sécurité des prises en charge. « L’erreur médicale, c’est ce qui nous inquiète particulièrement, reprend l’urgentiste. Si dans les premiers jours, des problèmes apparaissent, ça sera très compliqué. » Heureusement, la première nuit de fermeture a été plutôt calme. Les urgences voisines de l’hôpital Saint-André ou de la polyclinique de Bordeaux nord restent, elles, ouvertes à toute heure.

« Complètement étranglé »

La situation dans la région est néanmoins critique, selon l’urgentiste Chloé Carruesco : « Le marasme est général, la situation de tension devient dangereuse pour les patients. » Les urgences de Sarlat (Dordogne), Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), Lesparre-Médoc (Gironde), ou encore Jonzac (Charente-Maritime), ferment par intermittence depuis plusieurs semaines.

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