Il y a des détails qui ne trompent pas. Pap Ndiaye, fraîchement nommé ministre de l’Education nationale, s’adresse aux enseignants en les appelant courtoisement «collègues». «Je suis professeur, je parle des professeurs d’ici comme des collègues», justifie-t-il malicieusement. Une manière d’apparaître proche d’une profession malmenée par son prédécesseur. C’est peu dire que les relations ont été fraîches entre le milieu enseignant et Jean-Michel Blanquer, qui a quitté la rue de Grenelle après cinq ans aux avant-postes.
Pap Ndiaye voulait un premier déplacement «symbolique». Lundi après-midi, après un Conseil des ministres d’intronisation où il était assis entre Gérald Darmanin et Damien Abad, l’agrégé d’histoire et spécialiste des Etats-Unis a donc pris la route de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Le nouveau ministre était attendu au collège du Bois-d’Aulne. Là où Samuel Paty enseignait l’histoire et la géographie, avant d’être assassiné par un jihadiste tchétchène en octobre 2020. Vendredi, déjà, lors de la passation de pouvoirs au ministère de l’Education nationale, il indiquait avoir «une pensée pour son collègue historien». Avec le recul, il l’assure : «C’est à lui que j’ai pensé spontanément.»
«Dialogue très ouvert»
«Ce collège, je ne le connaissais pas mais je le connais à de n