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Cinq idées reçues sur le vigneron

On l’imagine au masculin, on le dit un peu borné, carrément taiseux, et même attentiste parce que, après tout, la vigne, ça pousse tout seul… Evidemment, on a tout faux

Publié le 22 mai 2022 à 12h00 Temps de Lecture 3 min.

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1. Le vigneron est un homme

En réalité, le vigneron est souvent… un couple. Traditionnellement, les hommes ont été mis en avant, car ils se chargeaient de la production. Tandis que les épouses se spécialisaient dans la gestion administrative et commerciale du domaine, la logistique et l’accueil. La femme a donc toujours été présente, même si son rôle était moins visible. Aujourd’hui, dans les petites structures notamment, les responsabilités s’équilibrent, et on trouve régulièrement la femme au chai, élaborant les assemblages, tandis que les hommes se concentrent sur le végétal. Plus rarement l’inverse, quoique cela arrive. Les plus grosses structures s’organisent aussi autour de fratries, avec parfois des frères, des sœurs et leurs conjoints respectifs dans le domaine. Quant aux femmes cheffes d’entreprises, elles ne sont plus rares, et même désormais à la tête de 30 % des exploitations viticoles ! Pour donner l’exemple aux plus jeunes générations, certaines se regroupent au sein d’associations régionales : Les Aliénor du vin de Bordeaux, Etoiles en Beaujolais, Les Eléonores de Provence, Vinifilles en Occitanie, diVINes d’Alsace, etc.

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2. Le vigneron n’a pas fait beaucoup d’études

Certes, il est possible d’embrasser le métier très jeune, avec un niveau certificat d’aptitude professionnelle (CAP) « vigne et vin », le diplôme de base pour devenir ouvrier viticole. Ou avec un bac pro « conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole ». Mais, pour diriger un domaine, de la production à la commercialisation, c’est un peu court. Si bien que les vignerons possèdent a minima un niveau bac + 2, type brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) en viticulture-œnologie, qui forme les chefs de culture, ou bac +3 avec une licence professionnelle. Les choix sont alors nombreux, selon l’institut universitaire choisi, de « conduite stratégique de l’exploitation vitivinicole », « œnocontrôle » à « innovation et mondialisation en viticulture et œnologie », licence en agriculture biologique ou en commerce. Enfin, la voie royale pour gérer la production d’un vaste domaine reste le diplôme d’ingénieur ou le master (niveau bac +5), en viticulture, œnologie, gestion vitivinicole… Les deux écoles les plus connues sont l’Institut Agro Montpellier et Bordeaux Sciences Agro. Dans les structures familiales, il est fréquent que l’un des enfants se spécialise dans la vinification avec un diplôme national d’œnologie (bac +5).

3. Le vigneron sort peu de chez lui

Dans le prolongement de ses études, le jeune vigneron part faire ses armes à l’étranger ou au moins dans d’autres régions. Ce sont souvent des expériences en lien avec son terroir, qui lui permettent de comparer différentes méthodes pour affronter des défis similaires. Ainsi, ceux de l’appellation sancerre, où le sauvignon règne en maître, se rendent en Nouvelle-Zélande, où ce raisin fait également merveille. Les Bordelais regardent du côté de l’Australie ou de la Californie, où le bordeaux blend, assemblage merlot-cabernet-sauvignon, comme dans le Médoc, est devenu un classique. Des Ligériens qui cultivent le chenin vont parfois en Afrique du Sud, autre patrie d’adoption de ce rare cépage. D’autres font leurs armes dans de prestigieux domaines bourguignons et bordelais, pour acquérir les réflexes « des meilleurs ». Il est finalement devenu rare que la nouvelle génération reprenne les rênes du domaine familial sans avoir humé d’autres chais ni tâté d’autres techniques.

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