Publicité

Aéroports parisiens : il faudra un peu de patience aux contrôles cet été

Le trafic aérien s'annonce quasiment à son niveau d'avant-crise pendant la période estivale. Les prestataires de services aéroportuaires et de sûreté, dont les effectifs se sont amenuisés depuis deux ans, sont encore en quête de candidats pour compléter leurs équipes.

CDG Alliance a recensé 3.000 postes à prendre à Roissy et 1.000 à Orly.
CDG Alliance a recensé 3.000 postes à prendre à Roissy et 1.000 à Orly. (Shutterstock)

Par Valerie Landrieu

Publié le 28 mai 2022 à 12:30

Cet été, faute de bras, « il faudra que tout le monde fasse preuve d'un peu de patience aux contrôles dans les aéroports franciliens », ne cache pas Jean-Baptiste Thélot, le président du Sesa, le syndicat des entreprises de sécurité spécialisées dans la sûreté aérienne en France. La montée en puissance de l'activité ne fait aucun doute mais « à court terme, c'est un vrai challenge en termes de recrutement », reconnaît le dirigeant, qui est aussi PDG du leader ICTS France.

« C'est la première fois depuis 2020 que l'on a une reprise des recrutements pour les grandes vacances, indique Maximilien Dubois, le coordinateur des études de CDG Alliance, la plateforme territoriale qui rassemble acteurs publics et entreprises autour de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Nous anticipons un retour du niveau de trafic d'avant crise sanitaire à 90 %. » L'accueil aux passagers, les restaurants et les commerces, les services aéroportuaires et la maintenance aéronautique ont besoin de main-d'oeuvre . CDG Alliance a recensé 3.000 postes à prendre à Roissy et 1.000 à Orly, dont 30 % sont appelés à devenir des CDI.

Plus de saisonniers

« Nos effectifs permanents se sont érodés du fait des départs et des reconversions et puis, nous avons encore des salariés qui bénéficient du dispositif d'activité partielle en tant que personne vulnérable face au Covid », signale Jean-Baptiste Thélot. Il manquerait aujourd'hui un quart des effectifs saisonniers dans le filtrage. « En réalité, c'est peu, mais cela peut suffire à générer un temps d'attente supérieur à la moyenne sur un gros week-end », prévient le professionnel.

Publicité

Le secteur de l'assistance aéroportuaire, qui comprend autant l'accueil ou l'embarquement des passagers que les chargements ou déchargement des avions sur les pistes, connaît une situation à peu près identique. « Avant la pandémie, le nombre des saisonniers ne dépassait pas 500 personnes, mais avec la réduction des effectifs permanents, nous visons jusqu'à 800 embauches pour cet été », explique Franck Romand, directeur général adjoint de Groupe Europe Handling.

Pour faire face à cette situation, la filiale du groupe d'intérim CRIT, qui compte parmi ses clients Air France, Emirates ou Vueling, a constitué une équipe consacrée au recrutement, en relation permanente avec les Missions locales pour l'emploi, les agences Pôle emploi, les collectivités locales et les écoles professionnelles. « 80 % des besoins sont signés et nous continuons à embaucher », veut rassurer le dirigeant.

Manque de valorisation des métiers

Le temps presse. L'octroi d'un badge pour travailler sur une plateforme aéroportuaire est soumis à diverses vérifications de la part de la police de l'air et les métiers nécessitent quelques formations réglementaires indispensables pour conduire un engin sur les pistes ou utiliser les systèmes informatiques. Le parcours, d'au minimum un mois, n'est pas intégralement rémunéré. « Nous perdons des candidats en cours de route », déplore Franck Romand.

Dans l'ombre des compagnies aériennes, les prestataires pâtissent d'un manque de valorisation de leurs métiers et proposent des horaires peu attractifs. Pas de quoi attiser les vocations. D'autant qu'avec la dernière augmentation du SMIC , les huit premiers coefficients de la grille de la convention collective se retrouvent au salaire minimum.

Valérie Landrieu

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité