Salaires : combien gagnent les jeunes diplômés d’Ecoles de commerce ?

Le niveau moyen des rémunérations indiqué par les écoles ne dit pas tout. Les variations peuvent afficher des écarts de 25 %, selon de nombreux critères.

Illustration. Rennes School of Business
Illustration. Rennes School of Business

    L’an passé, les écoles de commerce ont enregistré une baisse rarissime (- 9 %) du taux net d’emploi de leurs jeunes diplômés, ainsi qu’une légère diminution de leur salaire. Une difficulté liée au contexte ô combien particulier qui a retardé les embauches. Aujourd’hui, l’horizon s’est éclairci: «La conjoncture actuelle est plutôt de bon augure: 2021 a été meilleure que 2020 et la situation ne devrait pas se dégrader… Sauf aléas », tente de rassurer Pierre Lamblin, directeur des données et des études de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres).

    De nombreuses variations

    Estimer sa rémunération à la sortie d’une business school est complexe, car bien des disparités existent. Les écoles affichent généralement un salaire moyen de premier emploi, ce qui ne dit rien des écarts. Ceux-ci existent pourtant, à commencer par une différence de 3 099 € par an constatée entre les hommes et les femmes, selon la Conférence des Grandes Écoles (CGE).

    Question de choix

    D’autres variables pèsent dans la balance : la zone géographique, le secteur d’activité, la fonction occupée, des primes éventuelles… Par exemple, un jeune diplômé travaillant dans la finance en Ile-de-France touchera plus de 40 000€, et jusqu’à 50 000€ brut annuels. Le même, dans une ville moyenne et dans la communication, émargera plutôt à 32 000€ par an.

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    c’est le salaire moyen annuel (brut et hors primes) d’un premier emploi pour les diplômés d’écoles de management.
    Conférence des Grandes écoles, 2021

    Certaines compétences rares, comme la très prisée analyse de données, sont très rémunératrices. Plus généralement «tous les profils à double compétences (ingénieur-manageur, par exemple) se distinguent», ajoute Marine Triomphe, directrice du développement des relations entreprises de l’Esdes, à Lyon.

    Dans le haut du panier figurent les postes en audit et conseil (plus de 40 000€), quand les fonctions commerciales se contentent de 35 000€ en moyenne mais avec une plus large part variable (primes).

    «Il faut voir la rémunération comme un élément de long terme qui récompense les bons choix professionnels et la prise de risque», rappelle Pierre Lamblin. Ainsi un jeune diplômé aura parfois intérêt à changer d’entreprise pour voir son salaire grimper.

    «Les plus fortes progressions sont celles d’étudiants partis occuper un premier poste à l’étranger», observe Marine Triomphe. Le salaire progresse en moyenne de 5 % par an, quand il peut gonfler de 10 à 20 % après une expérience réussie hors de France.

    «Donner les meilleurs conseils possibles à nos étudiantes»

    Rencontre avec Laurence Laval - Coordinatrice carrières et stages de l’ICN BS, Nancy

    Pour décrocher un bon salaire, encore faut-il savoir négocier. Ce qui n’est jamais évident, même pour des profils business: «Cela suppose de laisser sa casquette d’étudiant pour enfiler celle de professionnel», reconnaît Laurence Laval, qui organise depuis quatre ans un atelier dédié. «Avant l’enseignement, je travaillais dans le recrutement. J’ai souvent remarqué à quel point les jeunes diplômés ont du mal à faire un bilan objectif de leurs expériences et à les valoriser», confie-t-elle. Parler d’argent gêne certains, «quand d’autres n’ont absolument pas besoin de nous pour afficher de belles prétentions », sourit-elle.

    Apprendre à négocier

    D’où l’importance d’un atelier. «Une heure et demie, obligatoire pour tous les étudiants. Mais ma porte reste ouverte tout le temps», rassure Laurence Laval. Rendez-vous individuels ou collectifs émaillent ainsi l’année des équipes d’ICN, avec une double priorité : les élèves

    en fin de cursus «lesquels ne pourront plus longtemps échapper à la question salariale» et les femmes. Pour ces dernières, un atelier dédié a été mis en place. «Nous essayons de comprendre les ressorts de cette différence que toutes les écoles constatent, et de donner les meilleurs conseils possibles à nos étudiantes», explique Laurence Laval.

    L’écart des rémunérations entre hommes et femmes représente autour de 3 000 € par an, pour l’ensemble des business schools… « Serait-il de 10 €, aucune formation ou entreprise ne peut se contenter de le déplorer sans rien faire », pointe-t-elle.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EDC Paris Business School
    Marketing / Communication
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    ISTEC
    Marketing / Communication
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    Commerce / Gestion / Management
    Montpellier