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Vers une prolongation du ticket U à 1 euro pour les étudiants boursiers

L'exécutif veut faire des gestes pour aider les étudiants à faire face à la crise. Le ticket U à 1 euro pour les étudiants boursiers, qui devait arriver à échéance au 31 août, devrait être prolongé sur l'année universitaire 2022-2023, selon nos informations.

Le ticket U à 1 euro avait été mis en place pour les étudiants boursiers à la rentrée 2020.
Le ticket U à 1 euro avait été mis en place pour les étudiants boursiers à la rentrée 2020. (Eric TSCHAEN/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 1 juin 2022 à 06:18

Cela fait partie des « urgences » listées la semaine dernière par Elisabeth Borne au titre du pouvoir d'achat. La Première ministre a demandé à la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, et au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, « d'avoir une attention particulière pour les étudiants ». Des jeunes « qui ont subi la crise du Covid », insiste-t-on à Matignon.

Parmi les mesures sur lesquelles planche le gouvernement figure la prolongation du ticket U à 1 euro pour les étudiants boursiers. Selon nos informations, le dispositif, qui devait prendre fin au 31 août, devrait continuer de s'appliquer pour l'année universitaire 2022-2023. « Je ne vois pas comment mettre fin à cette mesure », confie un haut responsable.

L'annonce de la prolongation pourrait intervenir avant le séminaire gouvernemental prévu fin juin. « Si ça peut aboutir avant, ce sera très bien », confie un proche du dossier en rappelant « l'urgence » dictée par Elisabeth Borne, là où l'exécutif précédent avait été très critiqué pour ses mesures tardives à l'égard des étudiants.

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Le dispositif du ticket U à 1 euro avait été mis en place à la rentrée 2020 pour les étudiants boursiers avant d'être généralisé à l'ensemble des étudiants puis, en juillet dernier, d'être prolongé pour les seuls boursiers.

Des points pour les étudiants ultramarins

D'autres mesures, encore à l'étude, sont attendues pour compenser l'inflation, dans le cadre de la future loi sur le pouvoir d'achat ou du projet de loi de finances rectificative.

En matière de bourses, la circulaire qui fixe les critères d'éligibilité des étudiants pour la rentrée prochaine a été publiée en mars, alors qu'elle est habituellement publiée en juillet. Elle prévoit déjà de nouveaux bénéficiaires, comme les futurs enseignants de l'enseignement privé sous contrat qui ont réussi un concours de recrutement et qui font un stage pendant leur deuxième année de master, ou encore ceux inscrits dans une « prépa Talents » . Les étudiants ultramarins éloignés de plus de 3.500 km de leur domicile bénéficient, eux aussi, de « points de charge supplémentaires » pour faire face à des coûts de transport jugés très élevés.

Parmi les mesures de pouvoir d'achat envisagées figurent aussi le gel des loyers CROUS ou un chèque alimentaire.

« Un vrai statut étudiant »

« Il y a aussi des mesures rapides à prendre dans le domaine de la santé », complète Guillaume Gellé, numéro 2 de France Universités, l'association des présidents d'université, qui estime que, sur les campus, « 50 % d'étudiants sont inquiets et certains, très fragiles voire en dépression ». Pour le reste, « on ne peut plus voir des étudiants dans des files d'attente pour se rendre à la soupe populaire ou dans des épiceries solidaires, il faut un vrai statut de l'étudiant pour étudier dignement », plaide-t-il.

« Une refonte du système de bourses »

Au-delà des mesures d'urgence, plusieurs organisations étudiantes attendent la réforme des bourses, promise par Emmanuel Macron . Sylvie Retailleau a évoqué, dans son discours de passation de pouvoir, l'importance d'une « vraie reconnaissance de la vie étudiante dans les missions des universités et un contrat d'engagement jeune comprenant aussi une refonte du système de bourses , des APL et bien d'autres points ».

La première organisation étudiante, la Fage, réclame une réforme ambitieuse. Selon son président, Paul Mayaux, « les bourses ne doivent plus fonctionner par échelon » (pour lutter contre les effets de seuil), elles doivent « accueillir des aides telles que la complémentaire santé solidaire » (à laquelle les étudiants ont peu accès), le chèque énergie ou le versement des bourses sur douze mois au lieu de dix.

Du côté de L'Alternative, fédération d'associations et de syndicats locaux, son secrétaire national, Naïm Shili, se dit lui aussi favorable à « une refonte totale des bourses », à condition qu'elle débouche sur « un revenu étudiant » et une « hausse progressive des montants jusqu'au seuil de pauvreté, quitte à le faire par étapes ».

Les syndicats surveillent comme le lait sur le feu la place qui sera faite aux CROUS dans la future réforme. « Ce sera une ligne rouge », confie un fin connaisseur du sujet.

Marie-Christine Corbier

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