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Le niveau des enseignants, une inquiétude qui monte

Les concours de l’enseignement présentent des taux d’admissibilité alarmants. Les capes de lettres et de mathématiques n’ont pas assez d’admissibles pour le nombre de postes à pourvoir, tout comme plusieurs académies dans le premier degré. Une situation qui entraîne mécaniquement une baisse de l’exigence dans le recrutement.

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Publié le 01 juin 2022 à 10h43, modifié le 01 juin 2022 à 18h31

Temps de Lecture 4 min.

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C’est une petite musique qui ne date pas d’hier : les enseignants, moins nombreux à se porter candidats pour ce métier frappé par le déclassement, seraient moins bons qu’avant. Argument avancé : les candidats aux concours de recrutement des professeurs du second degré ne font pas le plein, depuis plusieurs années et dans plusieurs disciplines (français, mathématiques…) ; alors les jurys de concours, contraints de choisir les lauréats parmi des candidats moins nombreux, reculent la note du dernier admis (qu’on appelle la barre d’admission), parfois jusque très bas. Faut-il en conclure que le niveau baisse à tous les concours et dans toutes les disciplines ? La réalité est plus nuancée.

Tout d’abord, le nombre de candidats en baisse « a un impact mécanique sur le niveau du concours », détaille Xavier Sorbe, le président du jury de capes de mathématiques – où seuls 817 candidats sont admissibles cette année, pour 1 035 postes. « Lorsque les candidats sont moins nombreux, il y a forcément moins de bons profils. »

Conséquence : d’année en année, les jurys sont donc contraints « d’ouvrir » légèrement le recrutement – c’est-à-dire de reculer le seuil au-delà duquel un candidat est jugé trop faible pour être admis. Au capes de mathématiques, la barre d’admission était à 8/20 en 2021 contre 9,5/20 en 2006 – à cette époque, un peu moins de 4 000 candidats s’étaient présentés au concours, contre 2 075 en 2021.

« En mathématiques, le seuil d’admission ne recule plus depuis plusieurs années, et nous sommes souverains sur ce choix, défend Xavier Sorbe. Il n’est pas question de baisser la barre d’admission pour pourvoir les postes, car il nous revient de garantir la qualité de l’enseignement. » Pour ce président de jury, le fait que les concours ne fassent pas le plein est justement un gage de qualité. Et de rappeler que la note du dernier admis reste celle du moins bon candidat : elle ne dit rien de la tête du classement, qui compte des futurs enseignants beaucoup plus prometteurs.

Un « second concours »

Dans certains cas, s’interdire de descendre trop bas ne suffit plus. « Honnêtement, le niveau est très faible », s’alarme une professeure des écoles membre du jury pour le concours du premier degré dans l’académie de Créteil, qui ne souhaite pas donner son nom. Dans cette académie, la note du dernier au concours des professeurs des écoles serait de 6/20 – ce que le rectorat refuse de confirmer. « Je vois des copies bourrées de fautes d’orthographe, sur lesquelles je me demande comment les candidats sont arrivés jusqu’au master. » Cette correctrice assure que le faible nombre d’admissibles à Créteil cette année (ils sont 521, pour 1 079 postes ouverts) est d’autant plus préoccupant que « la consigne a été donnée de noter large, en évitant d’éliminer les candidats dès l’écrit ». Trop sanctionner l’orthographe est également proscrit – 5 points peuvent être retirés au maximum, assure-t-elle.

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