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«On refuse de périr» : au Quai d’Orsay, la colère d’une administration réputée docile

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Libé Afriquedossier
Très remontés contre la réforme de la haute fonction publique, les diplomates, en grève ce jeudi, pointent du doigt le mépris à leur égard et la méconnaissance dont ferait preuve l’exécutif.
par Frédéric Autran, Sonia Delesalle-Stolper, Hala Kodmani, Célian Macé et Arnaud Vaulerin
publié le 1er juin 2022 à 19h51

«Rarissime», «historique», «sans précédent» : les adjectifs et superlatifs pleuvent pour qualifier une mobilisation exceptionnelle chez des protestataires plus habitués à la quête du compromis qu’aux coups de sang : les diplomates. L’ampleur de l’adhésion des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères à la grève de ce jeudi, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique, est inédite. Et inhabituellement bruyante, chez des serviteurs de l’Etat réputés loyaux, discrets et peu revendicatifs. «Nous sommes une administration traditionnellement loyale, au point d’être servile. C’est peut-être d’ailleurs notre faiblesse, confie un ambassadeur en poste. Mais cette fois, on ressent le besoin de se regrouper, de faire corps pour exprimer notre exaspération. Parce qu’on refuse de périr.»

C’est peu dire que la «mise en extinction» de deux corps historiques de la diplomatie française − selon la formulation officielle du texte de la réforme − suscite l’émoi et l’incompréhension parmi les quelque 13 500 agents, dont 1 800 diplomates du Quai d’Orsay. Rompant avec leur devoir de réserve, nombreux sont ceux à avoir pris position publiquement contre cette réforme, qui doit prendre effet le 1er janvier 2023. Et aura pour effet d’intégrer les plus hauts dip

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