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Ecoles : Emmanuel Macron veut « généraliser » l'expérimentation de Marseille à toute la France

En visite dans la cité phocéenne ce jeudi, le chef de l'Etat a déroulé sa « méthode » pour l'école. Elle doit s'inspirer, selon lui, des 59 écoles expérimentales de cette ville, qui sont en train de mettre en place des projets innovants. Faire preuve de « souplesse » et donner davantage la main au « terrain » sont des points clés.

Emmanuel Macron, ce jeudi dans une école de Marseille.
Emmanuel Macron, ce jeudi dans une école de Marseille. (Sebastien NOGIER/POOL/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 2 juin 2022 à 17:37Mis à jour le 2 juin 2022 à 18:54

Passer à la seconde étape. Emmanuel Macron était ce jeudi à Marseille avec le nouveau ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye , à la fois pour s'assurer que son projet d'école du futur, dessiné à Marseille il y a neuf mois, était sur les rails, et pour lancer la suite. Le chef de l'Etat a dit vouloir « généraliser » l'expérimentation à toutes les écoles de France « à l'automne » ou « l'hiver » prochain. Cette « méthode » nouvelle rime avec « souplesse » et décisions du « terrain ».

Comment financer cette généralisation qui, à Marseille, a conduit l'Etat à réserver une enveloppe globale de 2,5 millions pour 59 écoles ? Chaque école va-t-elle recevoir une enveloppe de plus de 40.000 euros ? Ces 2,5 millions d'euros couvrent les achats de matériel pour mettre en place les projets innovants mais aussi des indemnités ou des primes pour les enseignants qui font davantage d'heures pour s'impliquer dans le projet d'école. C'est la concrétisation du « pacte » enseignant annoncé pendant la campagne présidentielle, a insisté Emmanuel Macron.

6 milliards d'euros sur la table

Pour le financement, le chef de l'Etat répond en indiquant qu'il a mis 6 milliards d'euros sur la table durant la campagne. Il évoque aussi le fonds d'innovation pédagogique. La promesse d'un tel fonds avait été faite avant l'élection présidentielle, pour un montant de 1 milliard d'euros.

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Cette « généralisation » annoncée coupe l'herbe sous le pied aux syndicats, qui dénonçaient une école à deux vitesses. Le SNUipp-FSU de Marseille s'en prend toutefois vertement à ce qu'il considère comme « un projet néolibéral », avec « mise en concurrence des écoles pour l'attribution de moyens » et « une possible adaptation locale des contenus scolaires ».

Emmanuel Macron a aussi voulu gommer de son discours toutes les aspérités qui avaient provoqué un tollé. Parmi elles figurait le recrutement des enseignants par les directeurs d'école, annoncé en septembre dernier par le chef de l'Etat… qui assure aujourd'hui que personne n'avait promis cela.

Des postes dits « à exigences particulières »

Les enseignants recrutés dans les écoles expérimentales le sont via la procédure classique du barème et du nombre de points. La seule différence tient au fait que ce sont des postes dits « à exigences particulières ». « Les enseignants qui viennent dans nos écoles doivent savoir qu'il leur faudra s'impliquer beaucoup plus qu'ailleurs, ce que certains ne sont pas prêts à faire », indique la directrice d'une des 59 écoles expérimentales.

C'est donc un recrutement classique, complété d'un entretien devant une commission à laquelle participent le directeur d'école et un enseignant. Cela n'aurait aucun sens de faire « un mercato » comme dans le monde sportif, a fait valoir Emmanuel Macron.

L'autre sujet sur lequel le chef de l'Etat ne voulait pas fâcher est celui de « l'autonomie » des directeurs d'école. « Nous nous étions dit avant de venir, avec le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, qu'il ne fallait surtout pas prononcer ce mot », a-t-il lâché. Mais c'est une directrice d'école qui l'a interpellé sur ce sujet. Elle a réclamé plus d'« autonomie », en décrivant la lourdeur administrative à laquelle elle est confrontée, y compris pour la simple commande de matériel adapté aux projets innovants de son école.

Crise du recrutement

Le maire PS de Marseille, Benoît Payan, s'est félicité de la généralisation annoncée par Emmanuel Macron. Mais il pointe aussi le manque de moyens qui, ça et là, empêche certaines écoles de mener de tels projets. Lui se félicite parallèlement de l'autre projet, mené entre sa ville et l'Etat, pour rénover les écoles marseillaises - dont une dizaine seulement font partie des 59 écoles expérimentales. « D'ici à 2025, 80 écoles auront été rénovées, contre 8 en moyenne sur une mandature », affirme-t-il.

Un manque de moyens et d'enseignants qui est loin de concerner la seule ville de Marseille. Evoquant la crise du recrutement, le chef de l'Etat admet qu'il y aura une certaine « pression » à la rentrée, là où le ministère de l'Education avait, jusqu'ici, toujours été rassurant.

Une option mathématiques pour les élèves de première en septembre

Exit les 1h30 supplémentaires obligatoires de mathématiques dans le tronc commun pour les élèves de première. Comme « Les Echos » l'évoquaient mardi , cet engagement de campagne d'Emmanuel Macron, confirmé par l'ex-ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, se transformera finalement en simple option. Ce sera « une possibilité » pour les élèves à la rentrée prochaine, a indiqué le chef de l'Etat ce jeudi à Marseille.

Emmanuel Macron n'a toutefois pas fermé la porte à ce que cette heure et demie supplémentaire devienne obligatoire par la suite.

Marie-Christine Corbier (De notre envoyée spéciale à Marseille.)

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