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Apprentissage : les centres de formations en manque de jeunes

Alors que beaucoup d'entreprises cherchent à recruter, nombre de jeunes préfèrent une embauche en CDD ou CDI, mieux payées, à un contrat d'apprentissage, surtout pour les qualifications de niveau bac ou inférieur.

La Première ministre, Elisabeth Borne, veut passer de 730.000 à 1 million de contrats d'apprentissage par an.
La Première ministre, Elisabeth Borne, veut passer de 730.000 à 1 million de contrats d'apprentissage par an. (Monkey Business Images/Shutterstock)

Par Alain Ruello

Publié le 2 juin 2022 à 18:25Mis à jour le 2 juin 2022 à 18:31

L'activité économique a beau faire du surplace, les entreprises continuent d'étoffer leurs effectifs avec une conséquence inattendue : les centres de formation d'apprentis (CFA) peinent à trouver des jeunes. Ils font face à la concurrence des embauches en CDD ou CDI, mieux payées, ont témoigné plusieurs directeurs d'établissements ce jeudi en marge d'une journée sur leurs modèles économiques organisée par leur fédération nationale, la Fnadir.

« J'ai 34 % de demandes de CV en plus, mais 17 % de jeunes en moins », a détaillé l'un d'eux situé dans les Hauts-de-France, ajoutant que les formations du niveau bac ou inférieur étaient particulièrement concernées. « Avec la reprise des embauches sur les premiers niveaux de qualification, il y a clairement une concurrence avec les contrats traditionnels », confirme le président de la Fnadir, Pascal Picault.

Très forte concurrence entre CFA

Si de l'avis général, le problème n'est pas nouveau, il a gagné en importance. A telle enseigne que certains employeurs vont même jusqu'à recruter en contrat classique leurs apprentis en première année quitte à ce qu'ils fassent une croix sur leurs diplômes. Face à cette situation, la Fédération préconise de conditionner une partie des primes à l'embauche à la présentation à l'examen final.

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A cette recherche effrénée par les employeurs s'ajoute la très forte concurrence entre CFA depuis que la réforme de 2018 a libéralisé le secteur. C'est particulièrement notable dans le supérieur. « C'est vrai, il y a eu une illusion que sur certains métiers, si on ouvrait des sections d'apprentissage, on les remplirait », constate Jean-Philippe Audrain, l'un des vice-présidents de la Fnadir.

Si elle devait s'aggraver, cette situation hypothéquerait l'objectif fixé par Elisabeth Borne de passer de 730.000 contrats signés l'année dernière à 1 million d'ici à la fin du quinquennat. D'autant que les évolutions démographiques n'aident pas. L'un des viviers possibles pourrait être les lycées professionnels qu'Emmanuel Macron a promis de réformer en profondeur .

France compétences cherche 5 milliards d'euros

Conséquences de l'engouement pour l'apprentissage et le CPF, et du financement de la formation des chômeurs, France compétences doit trouver 5 milliards d'ici à la fin de l'année. L'Etat a déjà injecté 2,7 milliards et va probablement remettre au pot avec le collectif budgétaire, a indiqué son DG, Stéphane Lardy, obligé d'aller chercher le reste auprès des banques.

Une réunion a eu lieu sur le sujet ce jeudi matin à Matignon avec Elisabeth Borne.

Alain Ruello

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