Parcoursup : les premières réactions face aux réponses reçues

Reportage au lycée Camille Claudel de Vauréal, dans le Val d’Oise, alors que les premiers résultats d’admission sont tombés sur la plateforme Parcoursup ce jeudi.

Illustration. A 19h les premières réponses sont tombées sur le site Parcoursup. Crédit photo : EM Normandie
Illustration. A 19h les premières réponses sont tombées sur le site Parcoursup. Crédit photo : EM Normandie

    Des larmes, des cris de joie, des soupirs de découragement, ou de soulagement. « Je n’y arrive pas », « J’ai pas mes codes », « Ah si, ça marche ! ». On se croirait dans un drame en 3 actes signé Shakespeare ou Racine, mais nous sommes plus prosaïquement dans une classe de terminale d’un lycée de banlieue parisienne, un jeudi 2 juin, à l’heure des premiers résultats d’admission sur la plateforme Parcoursup. Pour bien les accompagner dans ce moment intense, Sylvie, la professeure principale, a proposé à ses élèves de venir attendre ensemble les réponses à leurs vœux d’admission ; une bonne vingtaine est là, branchée sur leur téléphone, ordinateur ou tablette.

    « Évidemment, ça bug », soupire l’enseignante. Un peu avant 18 heures tous ses élèves ont commencé à découvrir à quoi pourraient ressembler leurs études supérieures, mais Sylvie n’arrive pas à se connecter à l’interface réservée aux professeurs principaux, laquelle lui permet de superviser les propositions faites à ses ouailles. Le ministère de l’Éducation nationale confirme qu’il a été décidé de laisser la priorité aux lycéens pour éviter que ses serveurs sautent, alors que plus de 900 000 candidats, futurs bacheliers et étudiants en réorientation, se connectent en même temps sur Parcoursup.

    Pour certains des élèves de Sylvie, comme Hasna, c’est le soulagement : elle a un « oui », c’est-à-dire une proposition d’admission dans une classe prépa de Mantes-la-Jolie, et plusieurs autres vœux en liste d’attente, hauts dans les classements, qui devraient donc finir par se transformer en « oui ». Il faudra « juste » bien choisir. Pour sa voisine, Salomé, c’est un peu plus rude : elle a reçu des « non » de 3 des BUT Métiers du livre dans lesquels elle rêvait d’aller, et 3 autres l’ont placée en liste d’attente.



    Sylvie tente de la consoler : « Ne te dis pas que c’est la faute de ton dossier, il est très bon, mais il y a trop peu de places dans ces formations. Tu peux tout à fait commencer par une licence de lettres et continuer ensuite dans un master édition, si c’est ton projet tu y arriveras, même pas un chemin détourné ! ». Dans l’un des IUT qui l’ont placée en liste d’attente, Salomé est classée 33e, et l’année dernière l’établissement est remonté jusqu’au 51e - les jours qui viennent vont être angoissants pour la jeune fille, qui va devoir se connecter tous les matins pour voir si elle remonte suffisamment dans le classement.

    « On ne se rend pas compte comme ce stress est difficile à vivre pour des lycéens de 17 ans, commentera plus tard l’enseignante. Il faut comprendre que c’est la première fois dans leur parcours scolaire qu’ils sont confrontés à un « non » ferme. Être refusé sur un vœu, c’est un coup dur, et même être sur une liste d’attente peut être ressenti comme un échec ». Pourtant les élèves ont été prévenus : ce jeudi soir, comme la plupart des futurs bacheliers de France, la majorité est sur liste d’attente, même les bons élèves. Seule une terminale de cette classe, Sofiane, à reçu un « oui » sur son vœu préféré, qu’elle va se dépêcher d’accepter.

    Alors que quelques élèves commencent à partir, Sylvie met en garde : « Si vous avez plusieurs « oui » n’oubliez pas de décider quels « oui » vous gardez, les autres seront supprimés ! Discutez-en en famille, et vous pouvez aussi m’appeler, je suis disponible tout le week-end ». A Quentin qui a reçu plusieurs propositions d’admission en classe prépa, mais attend la réponse du concours commun des IEP pour se décider, la professeure adresse une mise en garde : « Tu ne réponds à rien tant que je n’ai pas vu sur mon interface les réponses que tu as eues, d’accord ? Tu es fier d’avoir eu des « oui » ? ». Le jeune homme : « Bah non, moi je ne veux pas aller en classe prépa, je veux aller en IEP ».

    La professeure lève les yeux au ciel en souriant, même si elle a vécu l’heure écoulée au moins aussi intensément que ses élèves : « Et ça n’est pas fini : dans les semaines qui viennent je vais me lever avec Parcoursup, et me coucher avec Parcoursup ! ». On en oublierait presque que dans 10 jours ces élèves passeront l’une des dernières épreuves terminales du bac ayant échappé à la réforme : la philosophie. Et une semaine plus tard, le 23 juin, s’ouvrira la phase complémentaire, pour tous les élèves qui n’auront pas reçu de proposition. Pour les lycéens comme pour leurs professeurs principaux, le mois de juin va être long.

    Le guide étape par étape Parcoursup 2022

    Phase d’admission/réponses aux vœux : 2 juin au 15 juillet

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