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Dans l’Aude, l’art de la chapellerie relève la tête

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A Montazels, la coopérative MontCapel a repris le flambeau d’une industrie historique locale qui se mourrait, préservant ainsi de très rares savoir-faire. Sa fondatrice reste prudente sur sa pérennité, soumise aux aléas d’un marché de niche.
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier et photo David Richard
publié le 5 juin 2022 à 10h47

Coincée entre les villages de Montazels et d’Espéraza, aux confins de l’Aude, la chapellerie MontCapel est d’abord une usine à rêves. Au hasard des allées, des recoins, des étagères, les centaines de modèles disposés çà et là nous embarquent illico dans une série d’improbables tête-à-tête. Sous ce Borsalino se glisse l’image de Delon. La silhouette de Mitterrand semble se dessiner sous le modèle «Tonton», et on croit deviner la main gantée de John Steed tenir ce chapeau melon. Quelques pas plus loin, voilà Johnny Depp époussetant ce chapeau de pirate tandis que Jackie Kennedy ajuste cet élégant bibi.

Non, MontCapel n’est pas un musée, mais l’unique chapellerie en France capable de créer de A à Z un couvre-chef en feutre de laine. Elle seule sait encore fabriquer les «cloches» feutrées à partir desquelles sont conçus ces chapeaux. Dernier bastion de ce savoir-faire, MontCapel concrétise les rêves de créateurs, modistes, designers, de marques telles Macon & Lesquoy, Isakin ou Saaj. Parmi ses clients, quelques noms connus comme l’humoriste Booder, mais aussi des confréries en habit, des clubs de folklore alsacien, des organisateurs de banquets en hauts-de-forme ou des entreprises de location de costumes. Des particuliers vienn

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