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Les salariés des entreprises de nettoyage éreintés par leurs conditions de travail

La crise due au Covid-19 avait mis en lumière ces travailleurs de « deuxième ligne ». Aujourd’hui, ils ont été oubliés. Tant à Marseille qu’en région parisienne, plusieurs grèves sont organisées pour dénoncer la surcharge de travail.

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Publié le 11 juin 2022 à 08h53

Temps de Lecture 4 min.

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Rassemblement de soutien aux personnels de nettoyage de l’Agence régionale de santé de Marseille qui sont en grève, le 8 avril 2022.

« Passer l’aspirateur, faire les poussières, vider les poubelles, nettoyer les ascenseurs, les toilettes, essuyer les miroirs… Il faut tout le temps être debout ou se baisser. J’ai mal aux épaules, aux jambes. » Fatima, 58 ans, décrit son quotidien chez Laser Propreté, qui l’emploie deux heures et demie par jour pour nettoyer les locaux de l’agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Marseille, pour un salaire d’environ 440 euros par mois. Soutenus par les syndicats de l’ARS, Fatima et ses collègues sont en grève depuis le 29 mars, dénonçant la surcharge de travail. Une caisse de grève leur permet de tenir.

Salués comme « essentiels » pour la continuité de la vie économique et sociale durant la pandémie de Covid-19, les travailleurs des entreprises de nettoyage n’ont pas vu pour autant leurs conditions de travail s’améliorer. Temps partiel subi, horaires atypiques et fragmentés, faibles salaires malgré une hausse des minima de branche de 5,5 % en 2022, ou encore pénibilité restent le lot des personnels de cette sous-traitance qui se développe depuis les années 1970. Ce secteur, qui réalise un chiffre d’affaires de 15,4 milliards d’euros, emploie 550 000 salariés dans 14 000 entreprises, selon les données, pour l’année 2020 de la Fédération des entreprises de propreté et services associés (FEP), organisation patronale représentant 80 % des effectifs.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les salariés de la propreté aux avant-postes face au coronavirus

Des initiatives ont été prises pour améliorer le sort de ces salariés. Le 8 septembre 2021, lors d’une « conférence de progrès » organisée par la FEP, celle-ci appelait acheteurs publics et privés à sortir de la « culture low cost », et notamment à favoriser le travail en journée et en continu. « Pendant la crise due au Covid 19, nos clients ont exigé que nos équipes travaillent en partie durant les horaires de bureau, afin de rassurer leurs propres salariés pour qu’ils reviennent au travail, observe Philippe Jouanny, président de la FEP. Mais c’est fini. » La question des prix des marchés est centrale, selon Christine Erhel, professeure au Conservatoire national des arts et métiers et directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail.

« Compression des coûts »

« La pression à la baisse venant des donneurs d’ordre fait peser une forte contrainte sur les entreprises », relève la coautrice d’un rapport sur la reconnaissance des métiers des « deuxièmes lignes » (bâtiment, transports routiers, propreté, etc.) commandé en 2020 par Elisabeth Borne, alors ministre du travail, et rendu en septembre 2021. Le secteur public n’est pas exemplaire, malgré la récente circulaire, signée le 16 mars, par plusieurs ministres, dont Mme Borne, en faveur d’achats publics responsables. « Depuis deux ans, la baisse des prix est de 5,8 %, calcule M. Jouanny. Or, les salaires et les cotisations sociales représentent 80 % du prix. »

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