
« Passer l’aspirateur, faire les poussières, vider les poubelles, nettoyer les ascenseurs, les toilettes, essuyer les miroirs… Il faut tout le temps être debout ou se baisser. J’ai mal aux épaules, aux jambes. » Fatima, 58 ans, décrit son quotidien chez Laser Propreté, qui l’emploie deux heures et demie par jour pour nettoyer les locaux de l’agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Marseille, pour un salaire d’environ 440 euros par mois. Soutenus par les syndicats de l’ARS, Fatima et ses collègues sont en grève depuis le 29 mars, dénonçant la surcharge de travail. Une caisse de grève leur permet de tenir.
Salués comme « essentiels » pour la continuité de la vie économique et sociale durant la pandémie de Covid-19, les travailleurs des entreprises de nettoyage n’ont pas vu pour autant leurs conditions de travail s’améliorer. Temps partiel subi, horaires atypiques et fragmentés, faibles salaires malgré une hausse des minima de branche de 5,5 % en 2022, ou encore pénibilité restent le lot des personnels de cette sous-traitance qui se développe depuis les années 1970. Ce secteur, qui réalise un chiffre d’affaires de 15,4 milliards d’euros, emploie 550 000 salariés dans 14 000 entreprises, selon les données, pour l’année 2020 de la Fédération des entreprises de propreté et services associés (FEP), organisation patronale représentant 80 % des effectifs.
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