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Enquête

«Village de l’emploi»: un centre de formation au cœur des soupçons

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Une structure d’enseignement en informatique est accusée par des étudiants de délivrer des formations bâclées, et de dissuader les élèves de partir en leur faisant contracter des dettes. «Libération» a recueilli plusieurs témoignages.
par Thibaut Schepman
publié le 12 juin 2022 à 19h16
(mis à jour le 8 juillet 2022 à 10h32)

Mise à jour le 19 juillet 2022 avec l’ajout en fin d’article d’un droit de réponse de la société ISO SET

Au début des années 2010, Bintou (1) rêve d’une reconversion dans l’informatique. Elle tombe sur la pub d’un centre de formation connu aujourd’hui sous le nom de «Village de l’emploi» : «L’annonce promettait une formation très rapide avec ensuite un emploi assuré.» Bintou postule et est invitée à un entretien collectif en banlieue parisienne. Une quinzaine de personnes reçoivent une présentation du centre, puis sont invitées à signer quelques documents. «Il y avait un contrat mais aussi une reconnaissance de dette de 10 500 euros. On s’engageait soit à la rembourser après la formation soit à travailler trois ans avec une entreprise qui est leur partenaire et qui allait alors payer pour nous notre formation. Comme tout le monde signait, j’ai signé aussi.» Elle le regrettera longtemps.

Pendant sa formation, elle déchante : «On nous donnait des documents techniques qu’on devait lire chacun de notre côté. C’était très compliqué pour moi de comprendre.» Tous les étudiants que nous avons interrogés nous ont décrit une formation reposant essentiellement sur du travail en autonomie. Mustapha, qui a intégré le centre de formation trois ans après Bintou, a reçu de nombreuses fiches techniques à lire seul. Noûr, qui a suivi la formation pendant six mois en 2021, décrit : «On était dans une salle, chacun avec son ordinateur, et on regardait des con

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